9 agences de presse européennes réclament une meilleure rémunération de l’information par Google et Facebook
Neuf patrons d’agences de presse européennes, dont l’Agence France Presse, DPA ou Press Association, lancent un appel pour que les géants de l’Internet reversent une part plus importante de leurs recettes aux médias qui leur fournissent du contenu, dans une tribune publiée en ligne mercredi par Le Monde.
«Un débat, en apparence technique, se déroule depuis plusieurs mois en Europe et dans les instances européennes à Bruxelles autour d’un projet de directive sur les droits d’auteur», rappellent les signataires. Le texte obligerait, pour la première fois à l’échelle de l’UE, les grands acteurs de l’internet à rémunérer les médias pour les millions de contenus consultés sur leurs plateformes par les internautes. Les géants de l’internet dégagent d’«énormes bénéfices», soulignent les agences, rappelant que «Facebook a triplé ses bénéfices en 2016, avec 10 milliards de dollars de profits» et «Google affiche quelque 20 milliards de dollars de résultat sur un chiffre d’affaires de 90», grâce essentiellement à l’afflux de la publicité au détriment des médias traditionnels. Leur attractivité est due pour beaucoup à l’information gratuite que les consommateurs ont pris l’habitude de trouver sur le net. «Facebook répète que son objectif est de devenir le plus grand média du monde. Et pourtant ni Facebook, ni Google n’ont de salle de rédaction, de réseau national ou international de production et de collecte de l’information», rappellent les signataires. «Ils n’ont pas d’équipes en Syrie qui témoignent au péril de leur vie. Pas de bureau permanent au Zimbabwe qui puisse enquêter sur les dessous du départ de Mugabe (…)». «La gratuité est un mythe», soulignent les agences de presse européennes. «A un bout de la chaîne, remplir la mission d’informer le public coûte beaucoup d’argent. Et à l’autre, le consommateur de cette information vaut de l’or pour qui valorise cette audience par des recettes publicitaires.» L’instauration d’un «droit voisin», complémentaire du droit d’auteur des journalistes, que la Commission européenne propose au bénéfice des éditeurs et agences de presse permettrait de corriger le déséquilibre, si les discussions, en cours depuis plus d’un an à Bruxelles, aboutissent. Pour voir le jour, le projet de la Commission doit encore être approuvé voire amendé par le Parlement européen et le Conseil de l’UE (qui représente les Etats membres). «Certains, au Parlement européen, s’inquiètent de ce projet de directive», craignant que le droit du public à être informés gratuitement ne soit remis en cause. «Ne nous trompons pas de cible», lancent les agences de presse. «En aucun cas l’internaute ne serait touché. Il ne paierait pas plus aujourd’hui qu’hier», soulignent-elles. La tribune est signée par les PDG Emmanuel Hoog de l’AFP, Peter Kropsch de l’agence allemande DPA, Clive Marshall de l’agence britannique Press Association, Jose Antonio Vera de l’agence espagnole EFE, Giuseppe Cerbone de l’agence italienne Ansa, Jonas Eriksson de l’agence suédoise TT, également président de l’Alliance européenne des agences de presse (EANA), Clemens Pig de l’agence autrichienne (APA), Marcel van Lingen de l’agence néerlandaise ANP et Patrick Lacroix de l’agence belge Belga.
«Un débat, en apparence technique, se déroule depuis plusieurs mois en Europe et dans les instances européennes à Bruxelles autour d’un projet de directive sur les droits d’auteur», rappellent les signataires. Le texte obligerait, pour la première fois à l’échelle de l’UE, les grands acteurs de l’internet à rémunérer les médias pour les millions de contenus consultés sur leurs plateformes par les internautes. Les géants de l’internet dégagent d’«énormes bénéfices», soulignent les agences, rappelant que «Facebook a triplé ses bénéfices en 2016, avec 10 milliards de dollars de profits» et «Google affiche quelque 20 milliards de dollars de résultat sur un chiffre d’affaires de 90», grâce essentiellement à l’afflux de la publicité au détriment des médias traditionnels. Leur attractivité est due pour beaucoup à l’information gratuite que les consommateurs ont pris l’habitude de trouver sur le net. «Facebook répète que son objectif est de devenir le plus grand média du monde. Et pourtant ni Facebook, ni Google n’ont de salle de rédaction, de réseau national ou international de production et de collecte de l’information», rappellent les signataires. «Ils n’ont pas d’équipes en Syrie qui témoignent au péril de leur vie. Pas de bureau permanent au Zimbabwe qui puisse enquêter sur les dessous du départ de Mugabe (…)». «La gratuité est un mythe», soulignent les agences de presse européennes. «A un bout de la chaîne, remplir la mission d’informer le public coûte beaucoup d’argent. Et à l’autre, le consommateur de cette information vaut de l’or pour qui valorise cette audience par des recettes publicitaires.» L’instauration d’un «droit voisin», complémentaire du droit d’auteur des journalistes, que la Commission européenne propose au bénéfice des éditeurs et agences de presse permettrait de corriger le déséquilibre, si les discussions, en cours depuis plus d’un an à Bruxelles, aboutissent. Pour voir le jour, le projet de la Commission doit encore être approuvé voire amendé par le Parlement européen et le Conseil de l’UE (qui représente les Etats membres). «Certains, au Parlement européen, s’inquiètent de ce projet de directive», craignant que le droit du public à être informés gratuitement ne soit remis en cause. «Ne nous trompons pas de cible», lancent les agences de presse. «En aucun cas l’internaute ne serait touché. Il ne paierait pas plus aujourd’hui qu’hier», soulignent-elles. La tribune est signée par les PDG Emmanuel Hoog de l’AFP, Peter Kropsch de l’agence allemande DPA, Clive Marshall de l’agence britannique Press Association, Jose Antonio Vera de l’agence espagnole EFE, Giuseppe Cerbone de l’agence italienne Ansa, Jonas Eriksson de l’agence suédoise TT, également président de l’Alliance européenne des agences de presse (EANA), Clemens Pig de l’agence autrichienne (APA), Marcel van Lingen de l’agence néerlandaise ANP et Patrick Lacroix de l’agence belge Belga.
(Avec AFP)
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