Gabriel Gaultier, Président de l’agence Jesus & Gabriel et Président du Jury du Grand Prix de la Communication Extérieure, donne son opinion sur le palmarès et les grandes tendances de cette 43ème édition. Il évoque également la place et l’avenir du digital dans l’OOH.
100%MEDIA : Qu’avez-vous pensé de cette édition 2016 du GPCE ? Quelles sont les évolutions par rapport aux années précédentes ?
Gabriel Gaultier : Le Grand Prix de la communication extérieure est toujours un exercice de passionnés, avec de très belles créations. Je trouve qu’il y a eu notamment une belle évolution sur les formats interactifs. Je ferai toutefois une distinction entre deux catégories : l’affichage impératif et l’affichage interactif. En résumé, celui qui ne demande pas ton avis et celui qui te le demande. Je trouve que le terme digital porte mal son nom, car ce n’est qu’une technologie finalement et un média ne se résume pas à ça. L’affichage interactif n’est pas forcément digital. Il y a des dispositifs très intéressants mais souvent localisés et très coûteux. C’est en cela qu’il faudrait aller vers deux catégories.
100%MEDIA : Qu’apporte le digital à la communication extérieure ?
GG : Je trouve qu’il apporte de l’interaction. Il a toutefois montré ses limites dans le domaine de l’impératif. Je pense que ce n’est pas par hasard que l’affichage qui n’est que digital, c’est à dire qui ne fait que bouger une affiche, n’arrive pas à se faire remarquer et à aller plus loin que l’affichage classique. Cela s’explique pour une raison simple : la séquence n’est pas adaptée au trajet contrairement à l’affichage historique qui se saisit en 3 secondes.
100%MEDIA : Qu’est-ce qu’il faudrait améliorer selon vous ?
GG : L’affichage en technologie digital sur le mode impératif doit revenir à une forme très synthétique et ne pas s’étaler dans un temps de lecture trop long. On est rarement prisonnier devant une affiche. La narration longue n’a pas sa place en affichage. En revanche, ce n’est pas le cas en interactif, puisque c’est le consommateur qui déclenche lui même cette interaction.
100%MEDIA : Est-ce qu’il n’y a pas un décalage entre toutes les possibilités technologiques que proposent les afficheurs et les créations actuelles ?
GG : Je ne crois pas qu’il y ait de décalage. On parle ici de technologie récente. On apprend au fur et à mesure. Il faut se rappeler du bouleversement de la publicité à la télévision où les gens faisaient de la radio à la TV au départ. Il a fallu beaucoup de temps pour maîtriser ce format là et c’est un peu ce qui se passe actuellement. Notre métier est en constante évolution et il y a toujours un train à prendre en marche.
