Le piratage audiovisuel a engendré un manque à gagner de 1,2 Mds€ pour la filière cinématographique et audiovisuelle en 2017 selon Ernst & Young
Le manque à gagner en France dû au piratage audiovisuel est estimé à 1,18 milliard d’euros en 2017 pour la filière cinématographique et audiovisuelle, selon une étude du cabinet Ernst & Young publiée vendredi. «L’État est le plus gros perdant, avec 408 millions d’euros de manque à gagner en recettes fiscales», soulignent les auteurs de cette étude réalisée avec le soutien l’Association de lutte contre la piraterie audiovisuelle (ALPA).
Le nombre de pirates a baissé, passant de 11,6 millions de personnes par mois consommant illégalement du contenu en 2016 à 10,6 millions en 2017 (-8%). Une baisse comparable à celle décrite dans une autre étude publiée début juin par Médiamétrie et également commandée par l’ALPA. Les pirates consomment en moyenne près de 17 contenus par mois. Ils conjuguent pratiques illégales et consommation légale, souligne l’étude, avec désormais plus d’un pirate sur trois abonné à Netflix, et moins d’un pirate sur deux n’étant abonné à aucune offre de SVOD. «Ce mouvement de fond illustre une évolution positive des mentalités face à la culture du +tout gratuit+», soulignent les auteurs de l’étude. Le nombre de «pirates convaincus», soit ceux qui ne consomment aucun contenu légal, reste stable autour des 2%, soit environ 212 000 personnes. Le streaming reste le moyen de consommation de contenus illégaux le plus utilisé, avec 35% des consommateurs pirates, et ce malgré la fermeture de sites illégaux importants. L’audience des sites de streaming était estimée en 2017 à 6,7 millions de visiteurs uniques en moyenne par mois. L’IPTV affiche une croissance forte, portée notamment par l’utilisation toujours plus fréquente de boîtiers connectés (de type Kodi par exemple), qui permettent de capter les flux d’un très grand nombre de chaînes. Les films restent le premier type de contenu piraté, 94% des pirates téléchargeant des films illégalement, dont 54% de films américains. Cette étude s’appuie notamment sur une enquête réalisée auprès de 3 000 consommateurs pirates. Ils ont été sélectionnés parmi 20 000 Français dont les habitudes sur internet ont été mesurées par Médiamétrie grâce à un logiciel installé sur leurs ordinateurs.
(avec AFP)
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