L’Arcep gèle les départs de clients de Presstalis
L’Arcep, le gendarme des télécoms, nouvellement chargé de la régulation de la distribution de la presse, a décidé de geler pour six mois les demandes de journaux qui voudraient quitter la messagerie en difficultés Presstalis, pour ne pas compromettre le redressement de celle-ci, selon un communiqué mardi.
Cette décision «provisoire et exceptionnelle» fait suite à une consultation publique à laquelle ont participé 17 acteurs du secteur.
Compte tenu des éléments reçus, l’Arcep «a constaté que la situation économique de Presstalis, déjà fragile, serait notablement aggravée par des départs supplémentaires d’éditeurs».
«Il en résulte un risque sérieux que la société Presstalis ne soit contrainte d’interrompre la distribution de la presse et notamment celle des quotidiens d’information politique et générale», poursuit le régulateur, qui «n’identifie pas, à ce jour, d’alternative suffisamment aboutie pour assurer à très court terme la continuité de la distribution de la presse».
Des départs en série de clients pourraient contrarier le redressement de Presstalis, qui, en quasi-faillite, a dû faire l’objet d’un plan sauvetage en mars 2018 avec le soutien financier de l’Etat.
Depuis, une réforme de la distribution de la presse a été adoptée, dont l’un des objectifs est de favoriser la modernisation du secteur. Dans ce cadre, la régulation de cette activité, autrefois assurée par deux instances spécifiques (CSMP et ARDP), a été transférée tout récemment à l’Arcep.
L’Arcep souligne dans son communiqué que «les éditeurs doivent avoir le choix de leur mode de distribution» et rappelle «sa détermination à inscrire son action sur le moyen terme, en vue de la modernisation et du renforcement de l’efficacité de la distribution de la presse».
Pour établir son plan à moyen terme, le régulateur «consultera très prochainement les acteurs du secteur».
Presstalis est le principal distributeur de journaux et magazines en France, un marché qu’il partage avec son rival MLP (Messageries lyonnaises de presse). Plusieurs éditeurs clients du groupe historique ont déjà fait défection ces dernières années pour passer à MLP. La réforme prévoit en outre l’ouverture du secteur à la concurrence au plus tard le 1er janvier 2023.
(Avec AFP)
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