L’Australie veut obliger Google et Facebook à rémunérer les contenus
L’Australie a annoncé lundi qu’elle allait contraindre Google et Facebook à rémunérer les contenus des éditeurs de presse, une mesure destinée à aider les médias traditionnels à faire face à la concurrence des géants du Net. Le ministre du Budget, Josh Frydenberg, a indiqué qu’un règlement obligatoire sera présenté d’ici juillet.
Il obligera les géants américains du numérique à rémunérer les éditeurs de journaux pour la réutilisation de leurs contenus sur la toile.
«Ce que nous voulons, ce sont des conditions de concurrence équitables», a déclaré le ministre sur Channel 7.
Cette annonce intervient dix jours après que l’autorité de la concurrence française a ordonné à Google de négocier «de bonne foi» avec les éditeurs et les agences de presse en France sur la rémunération de leurs contenus protégés par les droits voisins.
Comme dans de nombreux pays, l’impact en Australie de géants du net comme Google et Facebook est immense pour les éditeurs de presse.
Ainsi, le nombre de journalistes australiens travaillant pour la presse écrite et en ligne a chuté de plus de 20% depuis 2014, les recettes publicitaires numériques étant massivement captées par ces plateformes.
L’annonce de la mise en place de nouvelles dispositions intervient à l’issue d’une enquête de 18 mois sur les supports numériques.
Elle a été menée par la commission australienne de la concurrence et la consommation (ACCC) qui a préconisé une révision de la réglementation actuelle.
M. Frydenberg a précisé que ces mesures seront imposées par le gouvernement après l’échec de négociations sur la mise en place d’un code sur la base du volontariat.
La pandémie de coronavirus, qui a entraîné une chute des recettes publicitaires dans le secteur de la presse, a poussé le gouvernement à agir.
«Il n’y a eu aucun progrès significatif, alors nous prenons désormais la décision de créer un code obligatoire en cherchant à être le premier pays au monde à s’assurer que ces médias sociaux paient pour le contenu», a-t-il déclaré.
En Espagne, une initiative similaire avait conduit en 2014 Google à fermer la version espagnole de son site d’actualités (Google News).
Cette nouvelle réglementation portera également sur le partage de données ainsi que l’affichage des contenus d’actualité.
Son entrée en vigueur sera imposée via des sanctions financières ainsi que des mécanismes de résolution des différends.
Selon certaines estimations, quelque 17 millions d’Australiens vont sur Facebook chaque mois et ils passent en moyenne 30 minutes par jour sur la plateforme, tandis que 98% des recherches sur les mobiles australiens utilisent Google.
(Avec AFP)
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