Menacé de 60 millions d’euros d’amende, Criteo devant la Cnil
La Cnil, garante de la vie privée des Français, avait lancé en mars 2020 une enquête sur le groupe français spécialiste du ciblage publicitaire sur internet.
Celle-ci faisait suite à une plainte remontant à novembre 2018 de l’association britannique Privacy International, qui visait sept entreprises procédant à la collecte à grande échelle de données, dont Criteo.
L’association reprochait notamment à ces entreprises de ne pas se conformer aux règles de protection des données prévues par le Règlement européen sur les données personnelles (RGPD), ni de respecter l’obligation de recueillir le consentement des internautes à l’utilisation de leurs informations personnelles.
A l’époque, Criteo avait reconnu l’existence de cette enquête et annonçait « collaborer » avec la commission.
En août, le rapporteur de la Cnil proposait une sanction de 60 millions d’euros contre l’entreprise.
« Nous sommes en profond désaccord avec les conclusions du rapport d’enquête de la Cnil, tant sur le fond (…) que sur le montant de la sanction proposée », avait alors réagi Ryan Damon, le directeur juridique de Criteo, dans un communiqué.
Après l’audience publique de jeudi, lors de laquelle Criteo pourra faire valoir ses arguments en réponse, la Cnil pourrait prononcer une éventuelle sanction dans les semaines à venir.
Entré en vigueur dans l’Union européenne en mai 2018, le RGPD prévoit des amendes qui peuvent aller jusqu’à 20 millions d’euros ou 4% du chiffre d’affaires mondial d’une entreprise.
En 2022, Criteo, coté sur la bourse électronique de New York, a enregistré un chiffre d’affaires de 2 milliards de dollars, en baisse de 11% sur un an. Son bénéfice net, qui inclut une provision du montant maximal de l’amende, s’est effondré sur la période à 9 millions de dollars.
Affaibli par les limitations croissantes apportées au traçage des internautes, le groupe travaille avec Google sur les solutions alternatives aux cookies et a entamé un virage vers la publicité sur les sites de e-commerce.
(Avec AFP)
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