Australie : Facebook refuse de partager avec les médias les revenus publicitaires
Facebook a rejeté lundi les appels du gouvernement et des médias australiens à partager les revenus publicitaires avec les organes de presse, en laissant entendre qu’il préférerait encore se passer des contenus d’information.
Le géant américain a indiqué à l’autorité australienne de la concurrence que les informations ne représentaient qu’une «très petite fraction» des contenus postés par les abonnés de Facebook.
«S’il n’y avait aucun contenu d’information disponible sur Facebook en Australie, nous pensons que l’impact sur les résultats et le chiffre d’affaires en Australie ne seraient pas importants», a indiqué le groupes, menaçant ainsi implicitement d’un boycott des groupes de presse locaux.
«Compte tenu de la valeur sociale et des bénéfices pour les médias d’information, nous préférerions pouvoir continuer à permettre aux médias d’information d’être présents sur notre plateforme», a-t-il ajouté.
L’Australie a annoncé en avril qu’elle comptait contraindre Google, Facebook et d’autres géants du numérique à partager les recettes publicitaires provenant des contenus d’actualité repris par leurs sites. Le gouvernement doit présenter prochainement une initiative en ce sens.
Celle-ci est très fortement soutenue par les deux plus grands groupes de presse de l’île-continent, Nine Enternainment et News Corp.
Ces derniers attribuent l’essentiel de la responsabilité de la crise que subit la presse à la captation des revenus publicitaires par Google, Facebook et autres.
La perte de recettes publicitaires a provoqué des faillites et des plans sociaux dans l’industrie de la presse australienne. Une situation qui a encore été aggravée par les difficultés économiques provoquées par le coronavirus.
La Commission australienne de la concurrence et de la consommation (ACCC) a récemment estimé que Google et Facebook, ensemble, réalisaient environ six milliards de dollars australiens (3,6 milliards d’euros) par an de revenus publicitaires en Australie.
Des groupes de presse de premier plan ont demandé aux deux géants du Net de reverser au moins 10% de cette somme aux médias locaux.
Google a déjà opposé une fin de non recevoir aux médias australiens, soutenant que l’essentiel de ces revenus n’était pas lié aux sites d’information.
La directrice générale en Australie du groupe californien, Mel Silva, a affirmé que Google engrangeait à peine dix millions de dollars australiens (six millions d’euros) de revenus publicitaires liés aux contenus d’information, soit une fraction de ce qu’avançait l’autorité australienne de la concurrence.
Google et Facebook soutiennent au contraire qu’ils permettent aux médias australiens d’engranger des centaines de millions de dollars en orientant vers leurs sites internet nombre d’internautes.
(Avec AFP)
À lire plus tard
Vous devez être inscrit pour ajouter cet article à votre liste de lecture
S'inscrire Déjà inscrit ? Connectez-vous