Bannies de YouTube, des chaînes russes réclament une somme astronomique à Google
Dix-sept chaînes russes réclament une somme astronomique à Google, pour avoir bloqué leurs contenus sur YouTube, selon le journal d’affaires RBK, le porte-parole du Kremlin insistant jeudi sur la portée « symbolique » de cette demande.
Selon RBK, « le total des demandes des chaînes de télévision russes (devant la justice russe) envers Google en raison du blocage de comptes sur YouTube a atteint deux undécillions de roubles », le journal évoquant un montant avec 36 zéros. L’undécillion est un terme mathématique du champ des grands nombres. « Le tribunal oblige la société à restaurer l’accès, et tant qu’elle ne le fera pas, la pénalité augmentera chaque jour », poursuit RBK.
Deux undécillions de roubles
Interrogé sur cette somme astronomique, le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov a insisté sur son caractère « symbolique » : « Je n’arrive même pas à prononcer ce chiffre (…) cette réclamation montre le caractère significatif des revendications de nos chaînes envers Google ».
« Google ne doit pas restreindre les activités de nos médias, mais Google le fait. Cela doit pousser leurs dirigeants à faire attention et à corriger la situation », a poursuivi le porte-parole. « Même pour les profanes, il est évident que Google ne paiera pas l’amende fixée par le tribunal russe », a commenté pour l’agence russe RIA-Novosti le juriste Alexandre Khaminskii.
Suspendues pour « propagande » du Kremlin
En juillet, la Russie avait demandé à Google de débloquer au total plus de 200 chaînes russes sur YouTube, suspendues pour « propagande » du Kremlin. Plusieurs centaines de personnes avaient manifesté devant l’ambassade des États-Unis à Moscou pour protester contre ce blocage. Y avait notamment pris part le chanteur pro-Kremlin Shaman, dont la chaîne YouTube venait d’être bloquée.
Le pouvoir russe, qui ne cesse d’y voir de la « russophobie », a de son côté considérablement renforcé son contrôle sur l’internet depuis le début de son offensive en Ukraine en février 2022, à l’instar de Facebook et Instagram qui sont inaccessibles sans VPN. YouTube n’a jamais été bloqué, mais les rumeurs de son interdiction ressurgissent régulièrement, d’autant que dès mars 2022, l’autorité Roskomnadzor avait accusé Google et YouTube d’activités « terroristes ».
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