En pleine crise, Lagardère juge «irresponsable» la fronde d’Amber Capital
Lagardère a jugé mercredi que la campagne menée par son premier actionnaire Amber Capital pour renouveler le conseil de surveillance lors de l’assemblée générale du 5 mai était «irresponsable», alors que le groupe traverse une crise «inédite».
«Nous regrettons qu’Amber Capital ait intensifié sa campagne activiste dans le contexte de la pandémie de Covid-19, car elle est source de perturbation à un moment où tous les efforts du groupe doivent être concentrés sur la gestion de cette crise inédite», écrivent le gérant et associé-commandité Arnaud Lagardère et le président du conseil de surveillance Patrick Valroff dans une lettre adressée aux actionnaires.
En raison de l’épidémie, «l’activité de Lagardère Travel Retail (distribution dans les gares et aéroports) est affectée par le ralentissement soudain du trafic aérien et ferroviaire, tandis que l’activité de Lagardère Publishing (notamment l’éditeur Hachette) est touchée dans une moindre mesure par la fermeture des points de vente physiques», ont-ils précisé.
Arnaud Lagardère est confronté à une fronde de son premier actionnaire, le fonds britannique Amber Capital, qui revendique désormais plus de 18% du capital et réclame son départ.
Le fonds a déposé un projet de résolution visant à renouveler la quasi-totalité du conseil de surveillance et souhaite ainsi empêcher le renouvellement pour six ans du mandat de gérant d’Arnaud Lagardère, qui arrive à échéance en mars 2021.
«Sur le fond, cette campagne apparaît injustifiée car Amber Capital reconnaît lui-même la performance opérationnelle du groupe et approuve la stratégie arrêtée par la gérance avec le soutien du conseil de surveillance», fait valoir dans la lettre le groupe Lagardère.
Critiqué par Amber pour ses coûts élevés de holding, le groupe répond par ailleurs qu’«un plan de restructuration est mis en oeuvre depuis le début de l’année 2020 et aboutira à une économie annuelle récurrente de coûts de l’ordre de 15 millions d’euros».
Lagardère a décliné la demande d’Amber de décaler son assemblée générale à la fin du mois de juin et choisi de la maintenir à huis-clos le 5 mai, jugeant que «l’incertitude sur la gouvernance du groupe que faisait peser la campagne d’Amber Capital ne pouvait en effet pas durer, dans l’intérêt du groupe et de tous ses actionnaires».
Dernier épisode des grandes manoeuvres en cours : le groupe Vivendi, contrôlé par Vincent Bolloré, et le financier Marc Ladreit de Lacharrière sont entrés cette semaine au capital de Lagardère, aujourd’hui encore maison mère d’Europe 1, du Journal du Dimanche et de Paris-Match.
(Avec AFP)
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