Eric Trousset (La Poste Solutions Business) : « La déconsommation nous amènerait directement dans un mur »
La neuvième édition The Brand Immersion organisée par le Club des Annonceurs rassemblera les acteurs de la communication, du marketing et de la gestion de marque autour d’une question : « Faire rêver ou faire face : les communicants vont-ils dans le mur ? ». Eric Trousset, directeur des relations externes de la BU Media chez La Poste Solutions Business, et président de l’IREP, détaille sa vision du sujet.
« Faire rêver ou faire face, les communicants vont-ils dans le mur ? » Qu’est-ce que cela vous évoque quand on est une marque media de La Poste Solutions Business ?
Eric Trousset : La publicité et plus largement la communication sont des outils indispensables à la vie des citoyens et des consommateurs. La publicité a un rôle premier d’information avant même de jouer la persuasion. Par exemple, quand on sait que près d’un français sur deux fait ses courses du quotidien à l’euro près, on voit bien que le rôle d’une publicité promotionnelle est indispensable à la défense du pouvoir d’achat. Et ce sont les consommateurs qui, au final, font leurs arbitrages. Dans ce contexte, La Poste Solutions Business propose aux marques des solutions marketing, print et digitales, qui s’orchestrent sur l’ensemble du funnel marketing, du branding à la performance.
Pourquoi avez-vous choisi de partager votre vision sur ce sujet à l’occasion de The Brand Immersion9 ?
E.T. : Il y a une filière de la communication à porter et même à valoriser dans son rôle pédagogique. Quand on voit la montagne à franchir collectivement pour accélérer et réussir la transition écologique et tenir les engagements de Paris, j’ai la conviction que le rôle de la communication sera crucial. D’un côté ce sont de nouveaux gestes ou réflexes à faire adopter aux Français, de l’autre il va falloir mettre en avant des produits voire des marques plus vertueuses qui contribueront à cette transition. L’adoption passera nécessairement par de la communication. Donc le sujet de The Brand Immersion est totalement dans l’actualité.
« Faire rêver ou faire face », que choisissez-vous ?
E.T. : Les deux bien sûr. On sait bien que le modèle de la déconsommation nous amènerait directement dans un mur. Et si l’on veut éviter une écologie punitive, les marques ont une vraie responsabilité pour réenchanter une consommation plus responsable, plus éthique. Et les médias doivent les y aider. Si les Français adhèrent, le modèle sera vertueux et collectivement nous pourrons faire face aux défis tout en faisant rêver.
Dans un contexte où 55 % des Français* ont une opinion négative de la publicité, quelle responsabilité les marques et les médias doivent-ils assumer selon-vous pour rétablir la confiance, sans risquer d’aggraver le fossé entre discours et réalité ?
E.T. : Nous venons de terminer une méga-étude auprès de 25 000 personnes avec BVA Xsight qui montre qu’en moyenne pour un projet d’achat de biens ou services les Français vont s’informer avec 7,8 points de contacts et on monte même à 9 pour les produits de grande consommation. Toujours en moyenne 67% des points de contacts sont jugés comme influents dans le parcours d’achats. Mieux encore, on a pu démontrer que 8 supports de communication sur 10 génèrent des émotions positives. Cela signifie que si dans l’absolu les Français semblent plutôt publiphobes, dès lors que l’on entre sur des projets concrets qui les concernent directement les résultats sont radicalement différents. La communication a prioritairement une fonction utilitaire : elle inspire, elle informe, elle bouscule parfois mais elle convertit si le consommateur le veut bien, sur des sujets qui les concernent. Notre étude le démontre clairement, les Français apprécient la publicité qui sert leurs intérêts !
*Étude 2024 Viavoice/Le Club « les Français, la publicité et l’intérêt collectif »
La rédaction de The Media Leader n’a pas participé à la rédaction de ce contenu.
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