Ligue 1 : pourquoi Canal+ boude l’appel d’offres lancé par la LFP
Premier accroc dans le plan à un milliard d’euros : partenaire historique du football français, Canal+ vient d’annoncer à la Ligue de football professionnel (LFP) ne pas participer aux enchères pour la diffusion du football français.
« Les conditions ne sont pas aujourd’hui réunies pour que le groupe Canal+ dépose une offre les 16 et 17 octobre », écrit le président du directoire Maxime Saada dans un courrier que s’est procuré L’Equipe.
Le président de la LFP Vincent Labrune, qui vise le milliard de droits TV pour la période 2024-2029, perd un de ses principaux potentiels enchérisseurs, rebuté notamment par un prix de départ fixé à 800 millions d’euros la saison : 530 M€ pour le lot principal, avec trois matchs par journée dont les deux premières affiches, et 270 M€ pour les six autres matchs.
« Ecarter Canal+ et favoriser Amazon »
Les conditions de l’appel d’offres « ont achevé de nous convaincre que votre seul objectif était d’en écarter Canal+ et de favoriser Amazon », écrit Maxime Saada.
Le dirigeant de Canal envisage même que la LFP vise « l’échec » pour se « libérer de la contrainte juridique d’un appel à candidatures afin de pouvoir négocier une nouvelle fois directement et dans des conditions parfaitement opaques l’attribution des droits ».
Dans un communiqué, la LFP certifie « une transparence maximale à tous les candidats » et « l’intégrité du processus ». Surtout, elle s’insurge contre les méthodes de Canal et « regrette (…) le procédé consistant à divulguer publiquement les termes de ce courrier, afin de porter atteinte au processus de commercialisation ainsi qu’aux intérêts de la LFP ».
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Retour en 2020
En 2020 déjà, Canal+ s’était sentie lésée après la faillite du diffuseur Mediapro car elle estimait que son lot de deux matchs, payé 332 M€, était désormais surévalué par rapport à ce que payait Prime Video pour les huit matches (250 M€) rachetés à l’entreprise espagnole défaillante.
Canal a multiplié les actions judiciaires, en vain, et a été sommée par la justice de diffuser et payer.
« Pas une surprise »
Son retrait de l’appel d’offres « n’est pas une surprise » pour le consultant des droits télévisés du sport, Pierre Maës. « Que Canal ne fasse pas d’offre égale ou supérieure à 530 M€ est dans la continuité de ce qu’il a toujours dit. »
C’est la deuxième fois que la chaîne, partenaire du Championnat de France depuis son lancement en 1984, ne participe pas à un appel d’offre pour la L1. Elle avait déjà boudé celui sur la réattribution du lot de Mediapro, défaillant dès octobre 2020, et finalement échu à Prime Video, la chaîne d’Amazon.
DAZN, beIN Sports, Prime Video…
Toutefois, il reste à Canal une possibilité de diffuser de la L1 les cinq prochaines saisons par le biais de son nouvel accord avec DAZN, plateforme de streaming sportif, qui s’est dit intéressée par l’appel d’offres.
Malgré le retrait de son partenaire historique, la LFP compte encore sur beIN Sports, détenteur des droits des deux matchs que Canal diffuse à la suite d’un partenariat entre eux, Prime Video, qui diffuse les huit autres matchs ou d’éventuels nouveaux acteurs, comme Apple, qui s’est offert le Championnat nord-américain (MLS) pour dix saisons, pour atteindre le milliard rêvé.
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