Gautier Picquet (ACPM / Publicis) et Yannick Carriou (Médiamétrie) : « La mesure et la transparence sont indispensables dans la transformation des médias de l’audio »
Entre le offline et online, l’arrivée de l’IA, la résilience d’un média radio qui innove, la montée fulgurante des podcasts, le marché de l’audio poursuit sa croissance. Pour la 6e édition d’Innov’Audio Paris organisée hier soir et présentée par François Quairel, directeur de la rédaction de The Media Leader, Yannick Carriou, PDG de Médiamétrie et Gautier Picquet, président de l’ACPM et CEO de Publicis Media France, répondent aux questions de The Media Leader.
The Media Leader : Quels sont les enjeux de l’audio pour un institut de mesure d’audience ?
Yannick Carriou : Les enjeux de l’audio consistent d’abord à être capable de donner un chiffre derrière tous les formats. Historiquement, la radio se diversifie avec les podcasts. Il y a également les plateformes de streaming audio. Donc, l’enjeu est de rassembler tous les acteurs autour d’une mesure équitable de toutes ses formes.
Gautier Picquet : Pour l’ACPM, l’enjeu est d’être aux côtés de Médiamétrie, d’accompagner la transformation de la radio vers l’audio avec ces nouveaux formats, les podcasts, le streaming et d’apporter une mesure équitable, transparente pour servir les intérêts de la radio, et les intérêts des clients et des annonceurs.
The Media Leader : Le digital a-t-il besoin de transparence et de certification ?
G.P : C’est absolument nécessaire, essentiel et indispensable parce que les annonceurs ont besoin de savoir où mettre leurs investissements, de calculer de manière éclairée et surtout, de pouvoir comparer demain de plus en plus les médias dans une mesure cross. Et là, je pense que c’est la meilleure transition.
Y.C : Oui, puisque nous sommes à la croisée des cultures. Plus le média se digitalise, plus se précise de la mesure. Aujourd’hui, il faut trouver le terrain d’entente et la bonne mesure.
The Media Leader : Pour cette sixième édition, nous parlons notamment d’intelligence artificielle. Comment, cela peut révolutionner le monde de l’audio ?
G.P : Cela révolutionne le secteur car cela va toucher la création par l’intelligence artificielle générative, mixer des contenus, des formats, nous pousser vers de nouveaux territoires sonores et musicaux, de nouveaux territoires de contenus, et puis par l’IA prédictive, mieux pousser des contenus qui vont s’adapter à mes goûts, à mes besoins. Donc cela ouvre un nouveau monde de l’audio, encore plus important, et surtout un nouveau monde du sonore.
The Media Leader : Pour un institut de mesure, l’IA est utilisée depuis très longtemps…
Y.C : Oui, particulièrement l’IA dans sa forme mathématique, que l’on appelait le machine learning. Je crois qu’on ne changera pas totalement et qu’il y aura toujours un facteur humain très important dans ce média, même dans 20 ans.
The Media Leader : Les Jeux olympiques de Paris 2024, vont-ils dynamiser le marché des médias ?
G.P : Cela dynamisera l’ensemble du territoire français et donc l’ensemble des médias. L’investissement se concentrera exclusivement sur l’été. Nous savons que sur les mois d’été, la radio a un tout petit peu plus de mal côté audiences. Néanmoins, nous aurons un temps avant et un temps après. Le temps avant fédérera autour de l’événement. Le temps d’après, la radio pourra utiliser ce temps pour construire le narratif des Jeux, les coulisses, les moments manqués.
YC : C’est un moment de l’histoire en condensé. Les Jeux Olympiques, c’est de l’émotion, c’est de la passion. C’est tout ce qui nourrit les médias.
The Media Leader : Comment voyez-vous évoluer le marché de l’audio ? Les annonceurs se saisissent de plus en plus de l’audio digital…
G.P : Le marché de l’audio se transforme complètement. Je suis plutôt très optimiste sur le marché de l’audio et dans ce qu’il sait délivrer, c’est-à-dire de la performance et du trafic. L’audio est également un secteur qui baigne dans la créativité, qui se saisit de nouveaux territoires d’expressions, qui ne cessera que de grandir et de prospérer.
The Media Leader : Il existe une pression pour aller encore plus loin dans la précision de la mesure d’audience. Vous avez réformé notamment la mesure d’audience radio, mais il y a encore des étapes…
Y.C : La France adore le débat sur l’audience radio. Évidemment, ne nous sommes pas au bout de l’histoire. Nous avons de nouvelles méthodes, à la fois sur les technologies de mesure telles qu’on l’a fait ces dernières années, mais aussi sur le travail, sur l’hybridation des données, l’intégration des logs qui viennent des serveurs pour que l’on puisse mesurer quelque chose de nouveau. La digitalisation du média va amener plus l’adressabilitée et donc une révolution dans les mesures.
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