Le magazine Causette, en dépôt de bilan, cherche un repreneur
Le magazine Causette, mensuel indépendant féministe, s’est déclaré en dépôt de bilan et cherche désormais un repreneur, a indiqué l’avocat du titre, Me Thomas Hollande à l’AFP mercredi. Le tribunal de commerce décidera le 9 janvier de «la poursuite de l’activité et pour quelle durée dans la perspective de trouver un repreneur», a précisé le conseil du magazine qui emploie 20 personnes.
«Des salariés ont fait part de leur intention de présenter un projet de SCOP. C’est encore au stade embryonnaire, d’où leur volonté d’obtenir une poursuite d’activité de plusieurs mois», a-t-il expliqué.
«Un certain nombre de candidats repreneurs se sont déjà manifestés, quatre ou cinq personnes qui se sont identifiées», a-t-il assuré, sans autres détails. Le numéro de janvier est en cours de bouclage et sortira comme prévu.
«Malgré ses succès, notre mensuel rencontre depuis plusieurs années des difficultés de gestion liées à un problème structurel de gouvernance et à des choix de développement déraisonnables», a de son côté critiqué la rédaction dans un communiqué.
L’équipe de Causette, fondé en 2009, précise que son «souhait» est de «trouver un·e repreneur·se pour établir une gestion solide et développer ses activités dans le respect de sa ligne (la seule que Causette se soucie de garder) : liberté de ton, publicité raisonnée et indépendance éditoriale totale».
Dans son communiqué, la rédaction souligne que son appel aux dons lancé en octobre lui a permis de «gagner quelques précieuses semaines». «Nous voulons croire que la crise que nous traversons sera l’occasion d’un nouveau départ, pour ne pas dire d’une renaissance», ajoute-t-elle.
Selon les données de l’Alliance pour les chiffres de la presse et des médias (ACPM), les ventes du magazine en France ont chuté de plus de 20% au cours des 12 mois achevés en juin, à 47 000 exemplaires en moyenne (dont 17 000 sur abonnement).
Causette, qui se veut «le seul magazine féminin de société, sans mode, ni régimes, ni beauté», paie sa politique visant à recourir le moins possible à la publicité afin de garantir son indépendance et combattre les stéréotypes véhiculés par certains annonceurs.
Ses recettes proviennent quasi exclusivement des ventes par abonnement ou en kiosque, un modèle rarissime dans la presse française, qui plus est pour un magazine féminin : les ventes représentent 95% de son chiffre d’affaires, contre 4% seulement pour les publicités.
(Avec AFP)
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