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Les radios privées françaises se réunissent dans l’Alliance de la Radio

Les radios privées françaises se réunissent dans l’Alliance de la Radio
Pierre Louette (Radio Classique), Constance Benqué (Lagardère), Jean-Philippe Baille (RMC-BFM), Maryam Salehi (NRJ Group), Régis Ravanas (Groupe M6), Pierre Bellanger (Skyrock) et Christophe Schalk (SIRTI). crédit : Thomas PADILLA/Agence 1827/RTL

Pour la première fois, les radios privées françaises, nationales et locales – et sans Radio France – annoncent la création d’une nouvelle association interprofessionnelle : l’Alliance de la Radio. Ce regroupement stratégique, qui réunit notamment les membres du Bureau de la Radio et les 176 stations indépendantes du SIRTI, vise à valoriser l’importance du média auprès des institutions, du marché publicitaire et du grand public, dans un contexte marqué par des usages en pleine évolution.

Une représentation élargie du secteur

L’Alliance de la Radio fédère des acteurs historiques et locaux : RTL, RTL2 et Fun Radio (groupe M6), NRJ, Nostalgie, Chérie FM et Rire et Chansons (NRJ Group), Europe 1, Europe 2 et RFM (Lagardère), RMC et BFM Business (groupe RMC BFM), Radio Classique (Les Échos-Le Parisien), Skyrock, ainsi que 176 radios indépendantes adhérentes au SIRTI (Radio Scoop, Vibration, Contact FM, Alouette…). Ensemble, ces entités représentent plus de 90 % du marché publicitaire de la radio, le reste étant capté notamment par Radio France.

Cécile Durand-Girard

À la présidence de cette nouvelle structure, Régis Ravanas, directeur général des activités audio du groupe M6, est épaulé par Christophe Schalk, directeur général de Top Music en Alsace et président du SIRTI, en tant que vice-président. Cécile Durand-Girard, qui a évolué au sein des groupes Lagardère et plus récemment du groupe M6, prend la fonction de déléguée générale. Le siège de l’Alliance est installé au sein du groupe M6 à Neuilly.

Des défis réglementaires et technologiques

Avec 51 millions d’auditeurs chaque mois et une moyenne de 2h50 d’écoute quotidienne par personne (source Médiamétrie), la radio demeure un média incontournable pour les Français, justifie l’Alliance de la Radio. Pourtant, les acteurs privés dénoncent un cadre réglementaire qui freine leur développement. Parmi les priorités identifiées par l’Alliance figurent les mentions légales  dans les publicités, les quotas musicaux désuets à l’ère du streaming et l’interdiction de certains secteurs publicitaires. On pense également au plafonnement de la publicité chez Radio France, même si l’Alliance préfère aujourd’hui se concentrer sur le financement de ses propres entreprises, reposant uniquement sur la publicité, face aux géants du net.

« Les mentions légales, comme celles pour les paris en ligne, alourdissent nos messages publicitaires. Sur 30 secondes de spot, 12 secondes sont dédiées à des informations que personne n’écoute », déplore le vice-président Christophe Schalk dans Le Figaro. En parallèle, les quotas de diffusion de chansons françaises imposés aux radios apparaissent inadaptés face à la flexibilité des plateformes numériques. « Nous ne demandons pas de subventions, seulement un cadre qui nous permette de travailler efficacement », ajoute-t-il.

Valoriser la radio auprès des annonceurs

L’Alliance ambitionne également de mieux promouvoir la radio auprès des agences médias et des annonceurs. « La puissance de la radio reste méconnue des jeunes décideurs, souvent focalisés sur les plateformes numériques. Nous devons leur rappeler que la radio est un média fiable, flexible et incroyablement puissant pour atteindre les audiences », explique le président Régis Ravanas. Des études et campagnes dédiées seront pilotées par une commission publicitaire pour souligner l’efficacité de ce média dans les stratégies marketing modernes, un peu comme l’a fait récemment le Bureau de la Radio.

Un enjeu de souveraineté technologique

Outre les problématiques économiques, l’Alliance met en avant l’urgence d’accélérer le déploiement du DAB+ (radio numérique terrestre) pour garantir la souveraineté des diffuseurs français. « Dépendre de plateformes américaines pour notre diffusion, c’est risquer de perdre notre lien direct avec les Français », insiste Cécile Durand-Girard. La radio, notamment locale, joue un rôle crucial dans la vie des territoires, en informant et en créant du lien social, comme cela a été démontré pendant la crise sanitaire.

S’inspirant de l’initiative similaire de la télévision avec la création de La Filiale Audiovisuelle (Lafa), l’Alliance de la Radio souhaite s’imposer comme un interlocuteur clé dans les discussions sur l’avenir du paysage médiatique français. Contrairement à Lafa, elle se distingue par sa structure entièrement privée. « Nous ne sommes pas dans une logique d’opposition avec Radio France, mais nous défendons un modèle économique basé sur la publicité, et cela nécessite des ajustements spécifiques », conclut Régis Ravanas dans le quotidien.

En unissant leurs forces, les radios privées espèrent non seulement préserver leur rôle dans le quotidien des Français mais aussi s’adapter aux nouvelles réalités du marché publicitaire et des usages numériques, tout en maintenant un modèle économique viable.

>>> Retrouvez l’Alliance de la Radio à The Future of Audio Paris, le 11 février, organisé par The Media Leader.

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