Les salariés de Libération en désaccord avec Altice
Les salariés de Libération ont dénoncé jeudi dans un communiqué le «non-respect» par l’actionnaire du journal, Altice France, d’engagements qu’ils avaient négociés l’an dernier après des remous liés à un forum controversé au Gabon.
La Société des journalistes et du personnel de Libération (SJPL), qui a diffusé ce communiqué à l’issue d’une assemblée générale, a rappelé qu’elle avait «signé un accord cadre» en octobre avec la direction du quotidien et son actionnaire.
Ce texte, qui devait faire l’objet d’un «accord final» le 30 novembre, donnait aux salariés du journal «de nouveaux droits d’information et de vérification», et prévoyait leur «retour au capital».
Le but était, explique la SJPL, d’éviter une nouvelle crise telle que celle déclenchée l’an dernier par les révélations sur les conditions d’organisation par le quotidien d’un forum en 2015 à Libreville (Gabon).
La justice française a décidé d’ouvrir une enquête préliminaire à propos de ce forum, s’intéressant aux mouvements de fonds entre le Gabon et la France.
Les cogérants du quotidien, Clément Delpirou et Laurent Joffrin, avaient défendu l’organisation et l’impartialité de ce forum (auquel des représentants du gouvernement gabonais avaient participé), tout en reconnaissant que le montant versé pour l’organisation (3,5 millions d’euros au total) «peut surprendre», et assuré que le journal n’avait bénéficié d’aucune transaction irrégulière.
Mais l’affaire avait «scandalisé la rédaction et entraîné l’adoption d’une motion de défiance», rappellent les salariés dans leur communiqué.
Et les salariés s’insurgent dans leur communiqué de jeudi qu’Altice soit «revenu sur plusieurs points majeurs» qui figuraient dans l’accord-cadre, ce qu’ils jugent «inadmissible», et ils donnent au groupe jusqu’au 5 mars pour mettre en œuvre ses engagements.
Interrogé par l’AFP, le groupe Altice a indiqué que «des dispositions ont d’ores et déjà été mises en oeuvre (contrôle, reporting, signatures)» et que «les échanges se poursuivent» avec les salariés.
(Avec AFP)
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