L’édito de The Media Leader Dimanche du 8 septembre 2024
Commençons cette journée par une bonne nouvelle, tout en précisant qu’il ne s’agit pas de la composition du prochain gouvernement. Le prix de l’essence à la pompe a baissé. Il n’a même jamais été aussi bas depuis 2022 et ce sur toutes les gammes de produits. Pour plus de précisions, je vous invite à vous rendre à votre station habituelle. En ce qui me concerne, j’avoue ne pas y avoir fait très attention, mais j’en suis ravi. « Très bien mais pourquoi nous parle-t-il de ce sujet ? » ne manquez-vous pas de vous dire en vérifiant le mail pour vous assurer que vous lisez bien The Media Leader et non l’Officiel des Carburants ou Station-Service Mag (publications imaginaires, ne les cherchez pas sur Google). Parce que j’ai appris cette nouvelle en écoutant ma radio habituelle un matin de cette semaine. À peine en avais-je pris bonne note que le journaliste lance un sujet d’illustration sous la forme d’un micro-trottoir devant les pompes. Et c’est parti pour une minute de commentaires aussi passionnants que « Ah ben ça fait du bien, parce qu’avant c’était trop cher » en passant par « C’est mieux parce que maintenant je peux faire le plein » pour une conclusion sur le thème : « Oui mais c’est sûr que ça va remonter ». Et puis on est passé à la guerre en Ukraine. Et j’ai coupé avant l’interview politique qui me fait sensiblement le même effet que le micro-trottoir. C’était avant que nous ayons un Premier ministre mais ce n’est pas le sujet. Ce qui l’est, c’est de savoir pourquoi est-ce qu’on fait de tels reportages dont l’intérêt est encore plus bas que le prix du diesel.
Boucher les trous
Oh, je ne jette aucune pierre. Je ne suis pas un journaliste radio, mais j’ai écrit moult papiers qui auraient aussi bien pu aller à la corbeille avant même d’être terminé. Mais il fallait boucher un trou, remplacer un article tombé à l’eau ou une page de pub non vendue. C’est la vie de la presse. Néanmoins, les médias audiovisuels ont des contraintes différentes, à commencer par le temps qui est limité et empêche souvent d’entrer en profondeur dans les sujets. Raison pour laquelle j’ai été sensible à l’annonce de l’extension à près d’une heure du JT de 20 Heures sur France 2. J’avoue être très rarement devant la télévision à cette heure-ci mais je me promets de faire un effort dans les jours qui viennent pour observer cette nouveauté. D’abord parce que c’est une bonne nouvelle de voir le service public expérimenter en grandeur nature – c’est le cas de le dire — un format dont le succès d’audience n’est pas garanti. Ensuite parce que je suis curieux de voir à quoi va être consacré le temps additionnel. Et j’ai assez confiance en mes confrères pour qu’ils n’aillent pas parcourir les marchés pour savoir quelles sont les chances du Premier ministre de passer l’automne. Ou la semaine.
