Orsay fait circuler ses oeuvres en France pour « raconter le climat »

Coquelicots, paysages enneigés, mais aussi crues et usines fumantes : une centaine de chefs-d’œuvre du musée d’Orsay vont circuler dans des musées de France pour sensibiliser au changement climatique, ont annoncé le musée d’Orsay et le ministère de la Culture mardi.
De Brest à Tulle, Tours, Avignon en passant par Pont-Aven ou Saint-Quentin, 49 tableaux, dessins, photographies ou chefs-d’œuvre des arts décoratifs seront présentés de mars à juillet dans 31 institutions muséales de 12 régions de France.
À Paris, une cinquantaine seront mis en lumière par un parcours thématique dans les collections permanentes du temple de l’impressionnisme.
Autour de Monet, Manet, Redon, Courbet, Caillebotte ou Signac, paysages, flore, faune, disparus pour certains, ouvriront à la « réflexion » au cœur d’expositions thématiques, de visites, conférences et ateliers en relation avec leur contexte local, a précisé Sylvain Amic, président de l’établissement public des musées d’Orsay et de l’Orangerie, lors d’une conférence de presse.
Par exemple, le musée Girodet de Montargis, dont la collection a été ravagée en 2016 par une inondation, accueillera « Inondation à Port-Marly » d’Alfred Sisley, et compte « mettre à l’honneur la mémoire patrimoniale en présentant les traces de cette catastrophe au sein du musée et dans le territoire environnant », a détaillé sa directrice Sidonie Lemeux-Fraitot.
Tempêtes, incendies… « L’actualité renforce l’idée que les musées ont un rôle à jouer (dans la prise de conscience du changement climatique). Ces œuvres d’art sont des archives de la planète ». Elles témoignent des bouleversements initiés au XIXe siècle, en pleine industrialisation, « captés par les artistes », a souligné Sylvain Amic.
Une « démonstration en acte de ce que je porte, l’accessibilité à la culture à tous », a salué la ministre, Rachida Dati.
« Prendre conscience du changement climatique et prendre conscience surtout de la nécessité d’agir, cela passe aussi par notre sensibilité. Cette manière de faire circuler les œuvres, de les emmener à la rencontre des publics, et surtout les publics qui se trouvent éloignés des grands centres urbains, ça doit devenir un réflexe », a-t-elle ajouté, rappelant son objectif de faciliter l’accès à la culture notamment en zone rurale.
Le musée d’Orsay publiera également au printemps « 100 œuvres qui racontent le climat », un livre réunissant des experts mondiaux du climat et des conservatrices du musée proposant une analyse du dérèglement climatique à travers ses collections.
Parmi ces œuvres, l’ours blanc sculpté par François Pompon incarne à lui seul les défis environnementaux.
Aux côtés de cette figure emblématique, une multitude d’autres espèces ont ravi les peintres au XIXe siècle, comme les pollinisateurs, les vers de terre ou les poissons, à l’instar de la truite de la Loue peinte par Gustave Courbet en 1873, aujourd’hui menacée, présentée à Ornans (Doubs), sa ville natale.
Le musée d’Orsay souhaite rééditer l’opération chaque année autour d’un sujet de société. En 2026, ce sera « le travail », a précisé Sylvain Amic.
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