Pour la rentrée, Radio France mise sur la proximité
« Faire du bien », « dépolariser » les débats et donner « à entendre une France qu’on écoute mal depuis Paris » : voici les objectifs assignés cette rentrée aux stations de Radio France, qui promet une « révolution de la proximité », notamment via le rapprochement de France Bleu et France 3.
Faisant fi des remous (licenciement de Guillaume Meurice, craintes autour d’une fusion de l’audiovisuel public…) ayant secoué la Maison ronde ces derniers mois, sa présidente Sibyle Veil a dévoilé mardi une feuille de route pour la saison 2024-2025 sous le signe de la « Radio France thérapie ».
« Ce sont nos radios de service public qui font du bien » contre la « désinformation », la polarisation, le complotisme », a expliqué la dirigeante qui souhaite prolonger « le souffle de positivité » des Jeux olympiques et promet plus de « transparence » sur Franceinfo ou encore plus de « terrain » sur France Inter.
Mais « la révolution de cette rentrée, c’est celle de la proximité qu’on met au centre de gravité du service public », a-t-elle fait valoir, citant le « big bang » éditorial et marketing que vont vivre les 44 radios locales du réseau France Bleu, amenées à se regrouper avec France 3 derrière la marque « Ici » au sein d’un « média global ».
Preuve que les coopérations entre télés et radios publiques se développent sans la fusion que voulait le gouvernement pour 2026, un projet remis en cause par la convocation d’élections législatives anticipées en juin.
Des formats sont en outre prévus sur les autres antennes du groupe pour mettre en avant l’actualité des régions, à l’instar d’un « nouveau 18/20 » le vendredi sur France Inter.
Signe que Radio France entend accélérer sur le sujet, Céline Pigalle va ajouter une corde à son arc : tout en conservant la direction de France Bleu, elle devient directrice éditoriale déléguée chargée de l’information et de la proximité à Radio France, en remplacement de Jean-Philippe Baille, en partance pour RMC BFM.
Autre nomination annoncée mardi pour pallier le départ de Jean-Philippe Baille, celle d’Agnès Vahramian, grand reporter de France Télévisions où elle officie depuis une trentaine d’années, qui prendra la tête de franceinfo, troisième radio de France, à compter du 16 septembre.
L’information, pas une opinion
Également issu de la télé, l’ancien directeur général de Newen France et producteur de « Plus belle la vie » Vincent Meslet, passé par France Télé et Arte, est devenu directeur éditorial de Radio France, succédant à Laurence Bloch, partie à la retraite.
De nouvelles venues se retrouvent aussi au micro, à l’instar de l’ancienne animatrice de « D&CO » Valérie Damidot, aux manettes du jeu « Au Taquet ! » le midi sur France Bleu, et de Marina Carrère d’Encausse, qui passe du « Mag de la santé » sur France 5 à France Culture.
Le comédien Fabrice Luchini, lui, lira des textes tous les dimanches sur France Inter dans « Les admirations littéraires », un programme inédit diffusé à 19h20, horaire précédemment occupé par l’émission de Charline Vanhoenacker (« Le grand dimanche soir »), non reconduite et au cœur d’une vive polémique l’année écoulée.
Son principal chroniqueur, Guillaume Meurice, a été licencié en juin pour « faute grave », après avoir répété à l’antenne des propos polémiques sur le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.
Si lui va rebondir sur Radio Nova, Charline Vanhoenacker reste sur la première radio de France, où elle a récupéré une chronique dans la matinale.
Une matinale qu’a également retrouvée son ancien présentateur Patrick Cohen, comme éditorialiste politique, en remplacement de Yaël Goosz.
Le retrait de l’édito de ce dernier a suscité la colère de la rédaction, qui a voté en juillet une motion de défiance à l’encontre la directrice d’Inter, Adèle Van Reeth, dénonçant « bien d’autres décisions incompréhensibles » comme l’arrêt du « Grand dimanche soir ».
Mardi, Adèle Van Reeth, soutenue par Sibyle Veil, a souligné que France Inter était « le plus grand espace médiatique d’humoristes en France ». La station accueillera notamment un nouveau rendez-vous, « l’humour d’Inter, l’hebdo », présenté par la comédienne Marine Baousson le samedi à 16h.
Plus généralement, sa directrice entend offrir sur Inter un « espace dépolarisé », où « l’information n’est jamais l’expression d’une opinion ».
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