Rachida Dati, nouvelle ministre « surprise » à la Culture
Rachida Dati, ancienne ministre de la Justice de Nicolas Sarkozy et actuelle maire du 7e arrondissement de Paris, a été nommée à la tête du ministère de la Culture. L’élue LR succède à Rima Abdul-Malak.
Pugnace mais clivante, symbole de la diversité, ex-ministre de la Justice du président de droite Nicolas Sarkozy, mais aussi inculpée pour corruption : la ministre de la Culture Rachida Dati est une nomination marquante du nouveau gouvernement
Rachida Dati est une « femme d’engagement, d’énergie, qui toute sa vie s’est battue pour obtenir ce qu’elle voulait » , l’a défendue le Premier ministre Gabriel Attal jeudi soir sur TF1.
« Je souhaite bon courage aux acteurs du monde de la culture compte tenu des épreuves qu’ils vont traverser », a immédiatement réagi la maire socialiste de Paris Anne Hidalgo, sa rivale affichée avec laquelle elle entretient une relation houleuse.
La nouvelle ministre de la Culture n’a en effet pas peur des formules choc. En politique, « elle a un caractère combatif, elle est déterminée» , relève un ancien collaborateur.
L’ancienne ministre de la Culture Roselyne Bachelot a qualifié jeudi de « coup politique » la nomination à ce poste de Rachida Dati, tandis que Jean-Jacques Aillagon, qui occupa également cette fonction, s’est interrogé sur ce
« débauchage».
Rima Abdul Malak, de la montée au créneau à la chute
Au ministère de la Culture où elle est restée un an et demi, Rima Abdul Malak, à qui va succéder Rachida Dati, a dérogé aux coutumes d’un poste souvent ingrat par ses positions audacieuses avant d’être désavouée par le président Macron.
Arrivée rue de Valois en mai 2022, Rima Abdul Malak était alors inconnue du grand public. Elle est sortie de l’ombre par ses prises de position contre Cyril Hanouna ou l’extrême droite, dont elle a été régulièrement une cible.
Ancienne conseillère culture à l’Elysée, elle a géré une partie de la crise sanitaire, avant de prendre la suite de Roselyne Bachelot.
Son intervention aux Molières au printemps 2023 a frappé les esprits. Attaquée par deux artistes sur la réforme des retraites, elle s’est levée pour prendre la parole. « D’habitude, le rôle du ministre, c’est de rester assis à ne rien dire. Mais, là, c’est pas possible », a-t-elle déclaré, avant de défendre un budget « historique » pour la culture, ainsi que le régime de l’intermittence.
Rima Abdul Malak n’a pas hésité non plus à s’attaquer à l’empire Bolloré – C8 et l’émission TPMP de Cyril Hanouna, ainsi qu’à CNews – en évoquant la possibilité de retirer leurs fréquences, après plusieurs rappels à l’ordre de l’Arcom, le gendarme de l’audiovisuel.
Sa prise de position a suscité la riposte immédiate de plusieurs médias, dans l’escarcelle de Bolloré, y voyant une ingérence déplacée.
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