Stéphane Grenier (Amazon Ads) : « Il n’y a pas de contrat de confiance sans mesure fiable »
En marge de la présentation des nouveaux contenus de Prime Video en France, Stéphane Grenier, Directeur Général d’Amazon Ads France, a partagé sa vision sur le rôle clé de Prime Video dans l’écosystème Amazon, 6 mois après le lancement de son offre avec publicité en France. « Prime Video n’est pas seulement une plateforme de streaming, c’est un véritable levier d’engagement client », affirme-t-il. En s’appuyant sur un catalogue de films, séries et émissions plus en plus diversifié en France (LOL Qui Rit Sort, Popstars…), Amazon cherche à offrir une expérience de divertissement globale. « Prime Video est aujourd’hui le service de streaming avec la plus grande variété de contenus, ce qui nous permet d’attirer une audience très large », souligne-t-il.
Depuis avril dernier, Amazon a introduit la publicité sur Prime Video en France, une décision qui vise à garantir un financement durable pour les productions originales, selon le patron d’Amazon Ads qui ne donne pas de chiffre.
Pression publicitaire modérée
« Nous avons fixé un plafond de trois minutes et demie de publicité par heure, mais aujourd’hui nous sommes à moins de deux minutes », explique Stéphane Grenier. Cette approche permet de maintenir une pression publicitaire modérée, renforçant ainsi la proposition de valeur de Prime Video par rapport à ses concurrents tels que Netflix et Disney+.
L’impact sur les marques est notable, selon lui : « Les abonnés Prime Video consomment en moyenne 25 % de plus sur Amazon.fr que les abonnés Prime classiques », indique-t-il. Cela reflète une forte synergie entre les services de streaming et les autres offres d’Amazon, créant ainsi des opportunités uniques pour les annonceurs. « Nous avons déjà plusieurs centaines d’annonceurs actifs, venant de secteurs variés tels que l’automobile, le retail, ou encore les services financiers », ajoute-t-il.
Nouveaux formats publicitaires
Stéphane Grenier met également en avant les outils technologiques qu’Amazon propose aux annonceurs, notamment la « clean room » d’Amazon, qui permet aux marques de mieux comprendre le comportement des consommateurs. « Ce qui intéresse les marques, c’est la capacité à optimiser en temps réel leurs campagnes et à s’assurer que chaque euro investi est rentable », précise-t-il.
Amazon Ads s’efforce ainsi de proposer une offre publicitaire complète en combinant la puissance du retail media avec des formats vidéo innovants. Stéphane Grenier évoque également l’avenir : « Nous travaillons sur des formats plus interactifs, comme des QR codes et des options « add-to-cart », qui permettront aux consommateurs d’interagir directement avec la marque. »
La stratégie publicitaire de Prime Video repose sur l’innovation constante, avec une approche centrée sur l’utilisateur. « Notre objectif est de proposer un environnement premium pour les marques, tout en offrant aux consommateurs une expérience de visionnage agréable, avec une faible pression publicitaire », conclut Stéphane Grenier. Grâce à cette combinaison, Amazon Ads veut devenir un acteur majeur de la publicité vidéo en France.
« Il faut jouer avec les règles de l’industrie »
Souvent décrié sur l’automesure, comme la plupart des GAFA, Amazon Ads veut rentrer dans le rang en intégrant les futures mesures du streaming – éditoriales et publicitaires. Stéphane Grenier confirme que Prime Video travaille en étroite collaboration avec Médiamétrie, pour intégrer ses solutions de mesure publicitaire. « Il n’y a pas de contrat de confiance sans mesure fiable », explique-t-il, en précisant que le panel publicitaire digital de Médiamétrie sera opérationnel en 2025. Cette initiative vise à offrir des données normées et comparables aux autres acteurs du marché, renforçant ainsi la crédibilité des campagnes sur Prime Video, et répondant à certaines demandes d’annonceurs.
« Certaines marques sont plus demandeuses que d’autres. En attendant, on travaille déjà avec d’autres partenaires notamment avec Audience Project, en s’appuyant sur accord mondial et nous faisons des tests et études en brandlift et sur l’attention. Il faut jouer avec les règles de l’industrie, nous n’avions rien à cacher, nous sommes très confiants sur nos environnements » conclut-il.
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