Temps de sagesse
Voici l’édito du dimanche 29 septembre 2024.
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L’autre jour, un ami m’a dit, à propos de mes éditos, que j’étais plus sage qu’auparavant. Comme il est poli, il ne m’a pas traité de vieux sage, mais il y avait quand même quelque chose de cela. Ce que j’ai pris pour un compliment, même si je ne suis pas sûr qu’il soit mérité. Ce qui est vrai, c’est qu’il me semble que les temps sont plutôt calmes dans nos métiers. C’est peut-être dû au fait que je ne cherche plus l’information me contentant de la découvrir dans les médias professionnels, dont l’excellente lettre qui publie ce texte. Certes, il se passe tous les jours quelque chose, des rachats, des projets, des lancements, des CGV et des idées. Mais rien de vraiment saillant, de piquant, d’enthousiasmant ou d’énervant. La commercialisation du 20 secondes TV au lieu de la traditionnelle demi-minute est une innovation intéressante mais pas non plus de nature à susciter des débats enflammés. Et maintenant que la lumière de la flamme olympique est éteinte, l’atmosphère est nettement ouatée dans les médias. Il y a naturellement une explication à cette drôle de rentrée. L’absence de gouvernement pendant deux mois et l’incertitude qui pèse sur la durée de celui qui a finalement été nommé n’incite pas vraiment à la prise de risque. Ni à la protestation d’ailleurs. Pas de journée d’action, de grèves ou de mouvement de protestation au mois de septembre. Il faudrait vérifier – je compte sur vous – mais ça n’a pas dû arriver souvent ces dernières décennies.
L’instant ou la durée
Et pourtant, il y en a de la nouveauté. Même au gouvernement. D’accord, la ministre de la Culture est reconduite. Et connaissant la dame, il y a peu de chances qu’elle ait changé d’avis sur la fusion du service public. Si ce n’est que le dossier n’est pas forcément la préoccupation première du Premier ministre. Pas plus probablement que les recommandations des États Généraux de l’information, qui mériteraient pourtant de la considération. Non, ce qui change, c’est la nouvelle secrétaire d’État chargé de l’Intelligence artificielle et du Numérique. Clara Chappaz est on ne peut plus qualifiée pour le job et son parcours professionnel parle pour elle. Même pas besoin que son papa (qui doit être d’un fier !) ne s’y mette et pourtant il pourrait. La question que je me pose à son propos est celle de l’intitulé de son portefeuille : Numérique, d’accord, elle succède à une série de gens assez brillants d’ailleurs. Mais Intelligence artificielle ? Je comprends l’enjeu et l’importance du dossier mais pourquoi l’inscrire sur le fronton du ministère alors que le sujet est naturellement inclus dans le grand tout numérique. C’est un peu comme si quelques-uns de ses prédécesseurs avaient été chargés du Programmatique, du Big data ou du Métavers. Ça fait de l’effet sur l’instant, mais je ne suis pas certain que cela donne vraiment du sens à l’action. Il est vrai que dans la circonstance, l’instant est certainement plus important que la durée.
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