Du revendeur au réfractaire : 6 profils de consommation en usage partagé selon une étude du Crédoc pour l’Ademe
Afin de savoir si la consommation en usage partagé peut se développer et participer à une amélioration de l’impact environnemental, l’ADEME a souhaité mieux comprendre ce phénomène et a demandé au Crédoc une analyse intégrant l’achat d’occasion. L’institut propose une typologie décomposée en 6 classes, dont quatre catégories de consommateurs qui se distinguent par l’adoption de certaines pratiques collaboratives.
Les donateurs et acheteurs de neuf (16% de la population) donnent les biens qu’ils possèdent même achetés neufs. Les personnes en couple, les familles nombreuses de 3 enfants et plus et les personnes actives sont davantage représentées dans cette classe. Ils sont sensibles à la responsabilité sociale des entreprises et sensibles à l’environnement : ils se déclarent prêts au boycott de produits ou de marques pour des raisons citoyennes ou morales et ont déclaré avoir acheté des produits issus de l’agriculture biologique dans les 6 mois précédents.
Les acheteurs d’occasion (12%) revendent ou donnent des biens qu’ils possèdent. Ce sont des personnes qui pratiquent également le troc. Les personnes déclarant un revenu mensuel net de moins de 750 euros sont davantage représentées dans cette classe.
Les emprunteurs (9%) adoptent des pratiques d’acquisition en usage partagé puisqu’ils empruntent des biens, mais ils ont aussi tendance à jeter les biens dont ils souhaitent se séparer. Les hommes, les jeunes de 18 à 24 ans, les étudiants et les personnes qui ont une connexion Internet à leur domicile sont davantage représentés dans cette classe.
Les revendeurs (4%) revendent les biens dont ils se séparent. Les jeunes de 25 à 34 ans, les foyers d’au moins un enfant, les personnes actives sont davantage représentées. Les emprunteurs et les revendeurs sont des consommateurs «malins» : ils multiplient les pratiques autres que l’emprunt ou la revente selon leurs besoins: occasion, troc, avec une utilisation importante du canal Internet.
Deux classes de consommateurs ne pratiquent pas l’usage partagé de biens : il s’agit des éloignés (32%) et des réfractaires (27%). Les premiers sont plus souvent des hommes et des personnes âgées de 65 ans et plus, des personnes vivant seules, sans enfant, peu diplômées; tandis que les seconds n’achètent et ne revendent pas de produits d’occasion. Ils sont plus souvent peu ou pas diplômés et comptent plus de femmes que la moyenne.
Quantitativement, après une forte hausse de la revente de produits d’occasion sur Internet entre 2009 et 2011, la proportion de consommateurs ayant déjà vendu un produit sur Internet se stabilise entre 2013 et 2015 selon l’enquête «Tendances de consommation» du CRÉDOC. Elle atteint un point fort en 2014, 48%, pour revenir en 2015 au niveau de 2013 : 45%. De même, la proportion d’individus ayant déjà acheté un produit d’occasion par Internet s’est stabilisée en 2014 et n’augmente que très légèrement en 2015.
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