L’audiovisuel public aborde le mois de janvier avec plusieurs chantiers de réflexion sur sa structure et sa mission
Tandis qu’Emmanuel Macron faisait état d’un système audiovisuel «structuré sur l’architecture du monde d’avant (Télévision, radio)» qui n’a pas suffisamment suivi la mutation numérique des usages lors de son entretien avec Laurent Delahousse le 17 décembre dernier, la ministre de la Culture Françoise Nyssen a annoncé le 21 décembre que les patrons de l’audiovisuel public vont plancher jusqu’à fin janvier sur cinq «chantiers prioritaires» de coopération entre leurs médias dans un contexte de réduction des crédits.
Les cinq dossiers sur lesquels les dirigeants de France Télévisions, Radio France, France Médias Monde (comprenant notamment RFI et France 24), l’Ina et Arte vont devoir plancher en janvier incluent : la reconquête du jeune public, les coopérations internationales, l’offre de proximité, une offre commune en ligne et des synergies sur les ressources. La ministre a demandé des propositions précises et un calendrier de mise en oeuvre.
«Il est essentiel de structurer notre travail en commun (…). On ne transformera pas les médias de l’audiovisuel public en ordre dispersé», a dit Françoise Nyssen après avoir réuni Delphine Ernotte (France Télévisions), Mathieu Gallet (Radio France), Laurent Vallet (Institut national de l’audiovisuel), Marie-Christine Saragosse (France Médias Monde) et Anne Durupty comme représentante de la direction d’Arte.
«Je leur ai demandé d’être encore plus offensifs, plus ambitieux», a déclaré la ministre à la presse, ajoutant que ce type de réunion était destiné à se renouveler dans les prochains mois.
Dans leur lettre, les présidents de l’audiovisuel public proposaient notamment des «tranches» matinales communes à France 3 et France Bleu et une «plateforme numérique intégrée» axée sur la culture associant les groupes publics.
Ils proposaient en outre un rapprochement des réseaux de correspondants à l’étranger. Ainsi, côté radio, «une démarche de coopération plus large» est envisagée avec ainsi la «création de bureaux communs» dans cinq pays où RFI et Radio France disposent aujourd’hui de correspondants séparés (Pékin, Moscou, Jérusalem, Washington et Bruxelles).
Du côté du ministère, un document de travail avait fait état récemment de «pistes» plus radicales. Parmi celles-ci figuraient un possible «rapprochement» entre France Télévisions et Radio France, une fusion de France 3 et France Bleu, la suppression de France Ô ou le passage de France 4 à une diffusion 100% numérique. Le document avait suscité le mécontentement des syndicats qui y voient le risque d’une destruction du service public.
Dans son entretien, Emmanuel Macron faisait part de son souhait d’avoir un audiovisuel public qui porte une mission de formation de jeunes et d’éducation citoyenne.
(avec AFP)
À lire plus tard
Vous devez être inscrit pour ajouter cet article à votre liste de lecture
S'inscrire Déjà inscrit ? Connectez-vous