Iskandar Safa toujours intéressé par Nice-Matin, malgré l’offre de Xavier Niel
Le magnat franco-libanais des chantiers navals Iskandar Safa a riposté mardi à l’offre de Xavier Niel sur le groupe Nice-Matin, en assurant via sa société Privinvest qu’il restait dans la course. Très discret d’ordinaire, Privinvest a dénoncé dans un communiqué le «calendrier surprenant» de l’annonce de cet accord de M. Niel avec le groupe belge Nethys, le dimanche 16 juin au soir.
«Nethys devait se prononcer le 17 juin sur une offre améliorée de Privinvest Médias», proposée la semaine dernière, a protesté Privinvest, propriété du magnat franco-libanais des chantiers navals Iskandar Safa, qui détient déjà l’hebdomadaire de droite Valeurs Actuelles.
Cet offre permettrait à Nethys, «conformément à sa demande, de récupérer l’intégralité des sommes investies et prêtées au journal, soit un total de 20,9 millions d’euros», a rappelé Privinvest.
Lassée de son actionnaire belge Nethys, la direction de Nice-Matin lui avait forcé la main pour obtenir du tribunal de commerce une procédure de sauvegarde et le contraindre à négocier avec M. Safa.
Un recours formé par Nethys avait été rejeté vendredi lors d’une audience au tribunal de commerce de Nice, mais Nethys fera appel de cette décision, selon leur avocat.
Privinvest Médias assure de son côté qu’elle «appuiera la direction de Nice Matin dans le cadre du dépôt d’un projet de plan de sauvegarde auprès du tribunal de commerce de Nice».
Xavier Niel, fondateur de Free et copropriétaire du quotidien Le Monde, doit encore rencontrer la direction du journal pour présenter son offre.
«Si elle venait à être confirmée par Nethys, l’entrée en négociation exclusive avec NJJ (holding personnelle de M. Niel, NDLR) porterait un nouveau coup au groupe Nice Matin, à sa SCIC, et surtout aux 800 salariés et à leurs familles, d’autant plus qu’aucun plan de redressement ou projet industriel ne leur a été présenté par NJJ», a tonné Privinvest Médias.
Depuis 2014, Nice-Matin est dirigée en coopérative par ses salariés actionnaires qui ont investi leur 13e mois en 2014, possèdent 66% du capital et auxquels M. Safa a proposé de racheter leur mise de départ multipliée par cinq, selon une source proche du dossier.
Très secret, M. Safa contrôle des chantiers navals en Europe et au Moyen-Orient et compte six grandes marines nationales comme clients.
Déjà candidat à la reprise de Nice-Matin en 2014 avec d’autres partenaires, M. Safa est lié à la famille Leroy qui dirige la mairie de Mandelieu-La Napoule (Alpes-Maritimes) depuis près de 25 ans et incarne sur la Côte d’Azur l’aile dure de la droite LR, la tendance du député Eric Ciotti, rival du maire LR de Nice Christian Estrosi.
(Avec AFP)
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