Vivendi s’apprête à déposer aujourd’hui son projet d’OPA sur Lagardère
Avec le soutien d’Arnaud Lagardère, le groupe Vivendi contrôlé par Vincent Bolloré s’apprête à déposer lundi son projet d’offre publique d’achat (OPA) sur le groupe Lagardère, a-t-il annoncé vendredi, s’approchant du dénouement d’une opération qui inquiète les secteurs des médias et de l’édition.
Après les célébrations jeudi du bicentenaire de son groupe et ne s’étant finalement pas mis en retrait des affaires comme prévu un temps, Vincent Bolloré sera toujours à la manoeuvre pour cette opération financière, annoncée depuis septembre.
Le directoire de Vivendi doit se réunir lundi pour valider les éléments de l’OPA, visant à s’emparer des actions Lagardère qu’il ne détient pas encore, et transmettre dans la foulée son projet à l’Autorité des marchés financiers (AMF). Le gendarme de la Bourse devra ensuite se prononcer sur la conformité de cette offre.
Vivendi, qui possède déjà quelque 45% de sa cible, souhaite également relever son offre : fixée initialement à 24,10 euros par titre, elle atteindra 25,50 euros pour les actionnaires souhaitant vendre leur participation «immédiatement», sans que le délai accordé soit encore connu, a précisé le groupe dans un communiqué.
En cas de succès, le géant français des médias deviendra seul maître à bord du groupe Lagardère, qui possède notamment plusieurs médias (Europe 1, le Journal du Dimanche…) et le poids lourd mondial de l’édition Hachette.
Arnaud Lagardère, PDG du groupe éponyme fondé par son père, a renouvelé jeudi son soutien à «l’OPA amicale» menée par «son ami de trente ans», assurant lors d’une audition devant le Sénat que «l’intégrité du groupe serait conservée».
A l’occasion de cette OPA, il envisage pour sa part d’augmenter sa participation de «3 ou 4% pour atteindre 15% dans un futur proche».
Le rapprochement des médias de Lagardère avec ceux de l’empire Bolloré, amorcé au printemps, a déjà conduit aux départs volontaires ou forcés de dizaines de journalistes redoutant une évolution vers une ligne éditoriale conservatrice.
L’opération inquiète aussi le secteur du livre, car le rapprochement entre Hachette et Editis aboutirait à une position dominante de Vivendi sur le marché.
(Avec AFP)
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