Jacques Rivoal (France 2023) : « Nous attendons 1 milliard de téléspectateurs dans le monde »
À deux jours du lancement de la Coupe du monde de rugby en France, Jacques Rivoal, président du Comité d’organisation depuis 2018 dévoile dans une interview à The Media Leader, l’impact et l’héritage que souhaite laisser le ballon ovale à cette occasion.
The Media Leader : En quoi la coupe du monde de rugby est un évènement exceptionnel ?
Jacques Rivoal : La dernière fois qu’une Coupe du monde de rugby a eu lieu en France, c’était en 2007. Elle était d’ailleurs coorganisée avec deux pays anglo-saxons. Organiser un événement de cet acabit dans son pays, c’est exceptionnel. On ne sait pas quand cela se reproduira.
TML : Les Jeux olympiques auront lieu l’année prochaine. Pensez-vous qu’ils influent un mouvement sportif global dans lequel s’imbrique la Coupe du monde de rugby ?
JR : Oui, c’est une belle formule, c’est une chance pour notre pays de pouvoir organiser deux des plus grands événements sportifs mondiaux. C’est la reconnaissance d’un savoir-faire français. Même si ces événements sont sur des territoires différents, nous échangeons et nous nous rencontrons. Nous avons identifié des sujets sur lesquels nous pouvons créer des synergies, en particulier dans le domaine des ressources humaines. Il y a des collaborateurs des JO qui sont en responsabilité sur la Coupe du monde de rugby. Nous avons travaillé sur des passerelles en matière de recrutement pour que nos collaborateurs après la Coupe du monde puissent évoluer au sein du COJO (Comité d’organisation des Jeux olympiques). Parallèlement, il existe également une délégation interministérielle aux grands évènements sportifs, qui nous aide à travailler en profondeur tous les sujets liés à la mobilité, au transport et à la sécurité.
TML : Le sport a par ailleurs besoin d’un business model solide, pour cela les partenaires financiers sont importants, étaient-ils accessibles et faciles à convaincre ?
JR : Effectivement, la contribution des partenaires privés et des sponsors est déterminante. Nous nous étions dotés de budgets pour les approcher. Je dois vous avouer que nous n’avons pas eu à les solliciter. Cela démontre l’attractivité de l’événement, les partenaires sont venus à nous, nous avons eu une quarantaine de sponsors qui nous ont rejoint, dont deux tiers sont des entreprises françaises. Nous avons voulu dès le départ coconstruire l’événement avec eux, la SNCF pour le transport des équipes, Orange et Capegemini pour les systèmes de communication, mais aussi sur les enjeux sociétaux. Nous voulons que cette Coupe du monde laisse une vraie empreinte sociétale, nous souhaitons avoir un impact positif sur les grands sujets : inclusion, environnement, information, économie durable, et nos partenaires nous aide en ce sens.
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TML : La TV et les médias diffuseurs officiels auront un rôle important, cela fait longtemps que nous n’avions pas eu plusieurs diffuseurs en France, comment abordez-vous le fait que la Coupe du monde de rugby soit visible partout et gratuitement ?
JR : Effectivement, TF1 a fait le choix de revendre les droits de certains matchs à M6 et FranceTV, les 48 matchs seront donc diffusés en clair, et nous l’accueillons très favorablement. Nous serons surement aux alentours du milliard de téléspectateurs dans le monde sur plus de deux cents pays qui le retransmettent.
TML : Vous avez fait un partenariat avec Meta, qui devient fournisseur officiel. Les réseaux sociaux auront-ils un rôle important et qu’en attendez-vous ?
JR : Nous avons demandé aux Français les deux mots qui caractérisent cette Coupe du monde de rugby. Ces derniers sont : la fête et la fraternité. Nous aurons, pendant deux mois, la possibilité d’offrir des grands moments de rencontre, d’échanges à nos concitoyens, de joie et d’animations sportives. Cette fraternité, les gens en ont besoin, notamment dans une société parfois déchirée, tourmentée, avec une actualité internationale chargée. Les réseaux sociaux sont un vecteur formidable pour accélérer cette proximité, nos équipes vont fabriquer de l’émotion sportive et c’est cela que nous véhiculerons sur les réseaux sociaux.
TML : En quoi cet événement va changer le rugby en France ?
JR : Cet événement va laisser un héritage. Nous sommes convaincus qu’à la rentrée scolaire 2024, de nombreux enfants souhaiteront s’inscrire dans un club de rugby. Nous ferons face à un afflux de licenciés. En 2007 par exemple, il y en a eu 30% supplémentaire. Nous travaillons en amont pour accompagner cet afflux : formation, investissements dans les structures… Ce sera un formidable coup de fouet au développement du rugby en France.
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