Protection des données : Meta rappelé à l’ordre par une coalition de 41 procureurs aux Etats-Unis
Meta a été rappelé à l’ordre mercredi par une coalition de 41 procureurs d’Etats américains, qui l’ont enjoint d’agir « immédiatement » pour mieux protéger les utilisateurs de Facebook et d’Instagram contre les piratages et les fraudes.
Ces procureurs ont adressé un courrier à Meta l’enjoignant « d’examiner de manière approfondie son dispositif de sécurité des données pour protéger les comptes de ses utilisateurs et pour éviter qu’ils soient injustement verrouillés ou détournés par des escrocs », selon un communiqué du bureau de la procureure de l’Etat de New York, Letitia James, cheffe de file de la coalition.
« Que Meta échoue à protéger correctement les utilisateurs contre des escrocs qui essaient de pirater leurs comptes, et d’empêcher leurs propriétaires de les utiliser, est inacceptable », a-t-elle déclaré, citée dans le communiqué, appelant le groupe à prendre des « mesures de protection de bon sens et à consacrer davantage de ressources pour remédier à cette menace ».
Selon un porte-parole du groupe, Meta investit « lourdement dans la formation de (ses) équipes de maintien de l’ordre et de supervision ». « Nous disposons d’outils spécialisés de détection pour identifier les comptes compromis et autres activités frauduleuses », a-t-il ajouté.
« Les escrocs utilisent toutes les plateformes à leur disposition et s’adaptent constamment pour esquiver les contrôles », a-t-il relevé, affirmant que le groupe partage « régulièrement des astuces et des outils pour que les gens puissent se protéger » ainsi que les méthodes pour signaler les violations potentielles.
Mais, d’après le bureau de la procureure de New York, les utilisateurs piratés ont « des difficultés à obtenir de l’aide de Meta » et se tournent par conséquent vers la justice.
Hausse des plaintes de 1 000%
Entre 2019 et 2023, le bureau du procureur de New York a enregistré un bond de 1 000% des plaintes pour détournement de comptes Facebook et Instagram, à près de 800 en tout. Sur le seul mois de janvier 2024, 128 signalements ont déjà été effectués.
A la fin 2023, les plaintes ont bondi sur un an de 740 % dans le Vermont, de 330 % en Caroline du Nord ou encore de 270 % en Pennsylvanie, écrivent les procureurs dans leur courrier, rendu public, soulignant que cette hausse avait coïncidé avec le licenciement par Meta de 11.000 employés en novembre 2022.
La coalition réclame à Meta une augmentation du personnel dédié à la gestion de ces signalements, une hausse « substantielle » des financements pour contrer les tactiques d’usurpation de comptes et de nouvelles procédures pour permettre aux utilisateurs de protéger eux-mêmes leurs comptes.
Elle considère également que Meta doit « prendre ce problème avec davantage de sérieux et doit mener des actions plus strictes contre les escrocs ».
« C’est crucial non seulement pour protéger vos utilisateurs, mais aussi pour réduire le fardeau inutile imposé aux ressources de nos bureaux pour gérer ce nombre important de plaintes », dénonce la coalition.
« Nous refusons d’être le service après-vente de votre entreprise », ajoutent les procureurs, invitant les représentants de Meta à discuter du sujet avec eux « le plus rapidement possible ».
A la clôture de la Bourse de New York, l’action Meta progressait de 1,20%.
Meta a subi mardi une panne inhabituelle sur plusieurs de ses plateformes –Facebook, Instagram, Messenger– mais elle a pris fin peu après le début des signalements par des centaines de milliers d’utilisateurs.
(Avec AFP)
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