Réforme de l’audiovisuel public : une fusion prévue en 2026
Dans le paysage médiatique français, un vent de changement souffle sur l’audiovisuel public. Le gouvernement, par le biais de la ministre de la Culture Rachida Dati, annonce une réforme ambitieuse qui redéfinira la structure et la gouvernance des principales sociétés du secteur. Cette initiative vise à créer un « pôle puissant » capable de mieux répondre aux attentes du public et de s’adapter aux évolutions numériques et concurrentielles.
L’élément central de cette réforme est la fusion des sociétés de l’audiovisuel public, programmée pour le 1er janvier 2026. Cette fusion se fera en deux étapes, avec la création préalable d’une société holding dès le 1er janvier 2025. Cette holding regroupera des entités telles que France Télévisions, Radio France, France Médias monde et l’INA. Ensuite, au 1er janvier 2026, les filiales de ces sociétés seront intégrées au sein de la société France Médias. Ce processus, détaillé dans un amendement gouvernemental d’une vingtaine de pages, sera soumis au vote des députés après un examen en commission à partir de mardi.
Cette réforme suscite déjà des réactions contrastées au sein du secteur. Si certains saluent une démarche visant à renforcer l’efficacité et la compétitivité de l’audiovisuel public, d’autres expriment des inquiétudes, notamment quant aux impacts sur l’emploi et la diversité des contenus. Les syndicats de Radio France ont ainsi manifesté leur opposition à toute forme de fusion et appellent à la grève à la fin du mois.
La gouvernance en ligne de mire
Outre la fusion des entités, la réforme s’attaque également à la gouvernance de l’audiovisuel public. Un autre amendement gouvernemental propose ainsi que le PDG de la société France Médias soit nommé pour cinq ans par l’Arcom, l’autorité de régulation de l’audiovisuel. Cette nomination se fera selon des critères de transparence, d’ouverture et de non-discrimination, garantissant ainsi une gouvernance plus démocratique et représentative des intérêts publics.
Cette refonte de l’audiovisuel public s’inscrit dans une volonté plus large de modernisation et d’adaptation aux nouvelles pratiques de consommation des médias. Le gouvernement affirme que cette réforme permettra de proposer une offre plus riche et mieux mise en avant sur tous les canaux de diffusion, afin de toucher un public toujours plus diversifié.
Cette proposition de loi, issue du Sénat, le texte sera examiné en première lecture par la commission des Affaires culturelles de l’Assemblée nationale, ce mardi et mercredi. Il sera débattue à l’Assemblée nationale les 23 et 24 mai prochains. Elle constitue une étape majeure dans la transformation du paysage audiovisuel français, avec des enjeux tant économiques que culturels et sociaux.
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