Droits voisins : des journalistes de 20 minutes vont poursuivre leur direction
Une quarantaine de journalistes de 20 minutes, ainsi que CGT et CFDT, s’apprêtent à poursuivre en justice la direction du journal, en difficulté financière, pour obtenir le versement des droits voisins du droit d’auteur, ont annoncé ce mardi les syndicats, confirmant une information de La Lettre.
Ces droits voisins du droit d’auteur ont été institués pour les plateformes numériques en 2019 par une directive européenne. Ils permettent aux journaux, magazines ou agences de presse de se faire rémunérer lorsque leurs contenus sont réutilisés sur internet par les géants comme Google, dont le moteur de recherche affiche des extraits de presse dans ses pages de résultats.
La direction de 20 minutes a affirmé n’avoir « jamais été opposée au principe de cette directive européenne » et avoir « toujours défendu une position en faveur d’une rétribution qui soit juste, équitable, et surtout alignée aux réalités économiques et au modèle de l’entreprise ».
De leur côté, CGT et CFDT « dénoncent l’attitude et le comportement de la direction » qui « brandit continuellement le chiffon rouge de la faillite et fait peser sur les salariés une responsabilité qui ne leur incombe pas », estiment-ils dans un communiqué.
Échecs des négociations
Après l’échec de premières négociations en interne, la commission paritaire droits d’auteur et droits voisins (CDADV), présidée par un conseiller à la Cour de cassation, a fixé en mars la part revenant aux journalistes de 20 minutes à 18% du montant touché par le journal, d’après les syndicats.
Mais la direction aurait ensuite proposé un taux de 3%, affirment-ils. D’où cette action intentée en justice par une quarantaine de journalistes, sur les quelque 90 que compte le journal contrôlé par les groupes Ouest-France et Rossel.
Pour sa part, la direction conteste avoir proposé un taux de 3% et assure avoir offert « à ses représentants syndicaux de négocier les conditions d’application, à trois reprises » depuis mars. Mais « deux organisations syndicales sur trois ont systématiquement joué au jeu de la chaise vide » (CGT et CFDT), pointe-t-elle.
Dernier journal gratuit distribué en France, 20 minutes va arrêter sa formule papier en septembre pour se concentrer sur le numérique et va transférer sa régie pub à 366.
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