« Ce sera notre marque de fabrique » : Rodolphe Saadé veut défendre une information nuancée
« Une semaine particulière ». En ouvrant la première édition des Rencontres Internationales des Médias (RIM) à Marseille, le PDG de CMA CGM Rodolphe Saadé a fixé un cap clair quelques heures après avoir finalisé le rachat de RMC-BFM (nouveau nom d’Altice Media). L’entre-deux-tours des élections législatives, probablement les plus importantes depuis 60 ans, était évidemment dans tous les esprits au Tangram, le centre de formation flambant neuf de l’armateur marseillais, en marge des Rencontres Économiques d’Aix-en-Provence. Les RIM, sous la bannière « Relier les mondes » et qui reviendront chaque année, permettent « de rappeler que les médias jouent un rôle clé dans la démocratie ». « Nos médias doivent défendre une information nuancée : ce sera notre marque de fabrique au sein de CMA Média » a-t-il ajouté, se voyant certainement comme un rempart face à d’autres médias plus engagés.
« Je ne suis pas un mécène »
Pour cette première prise de parole en tant que nouveau propriétaire de RMC-BFM, Rodolphe Saadé s’est adressé aux collaborateurs de l’ex Altice Media. « Je veux souhaiter la bienvenue aux collaborateurs de RMC-BFM qui sont présents aujourd’hui. Je compte sur vous pour que nous écrivions ensemble une nouvelle page dans l’histoire du groupe. Nous avons eu une discussion intéressante avec le comité exécutif de RMC-BFM il y a quelques jours, où nous avons acté le fait de tourner la page. C’est un investissement important, nous avons plein de choses à faire ensemble ».
L’homme d’affaires a donné le cap dans un monde dans lequel les révolutions technologiques percutent les enjeux géopolitiques. « L’information est devenue un enjeu crucial. La désinformation et les fake news sont de plus en plus utilisées par certains pays. Il est nécessaire de s’appuyer sur des médias reconnus pour une information objective, sourcée et fiable », a-t-il insisté.
« J’investirai dans RMC et BFM »
Rodolphe Saadé a fixé sa vision économique des médias qu’il veut rentable. « En tant qu’actionnaire, je ne suis pas un mécène et je souhaite que les médias du groupe trouvent leur propre équilibre économique » s’adressant directement aux patrons des différents médias du groupe : La Provence, La Tribune et RMC-BFM. « Je suis persuadé que nos médias ne sont pas condamnés à perdre de l’argent. À condition qu’ils sachent se transformer. »
Les vecteurs traditionnels d’information, la presse, la télévision et la radio sont aujourd’hui concurrencés par les réseaux sociaux et le web. « Face à tous ces enjeux, les médias ont une « opportunité à saisir » les appelant à innover et à prendre le tournant des grandes transformations. « Comme je l’ai fait à La Provence et à La Tribune. J’investirai dans RMC et BFM en misant notamment sur les nouvelles technologies et l’intelligence artificielle ».
En réponse, à peine cachée, à d’autres industriels ayant investi dans les médias. Rodolphe Saadé a insisté sur l’indépendance, rappelant la charte signée à La Provence et a posé une ligne à tenir. « Nos médias doivent au contraire défendre une information nuancée en mettant l’accent sur les grands enjeux de la transformation économique, sociétale, climatique et territoriale. Ce sera notre marque de fabrique au sein de ces médias ».
Un événement qui marque officiellement le début de l’histoire de CMA Média, dirigé par Véronique Saadé, dont l’ambition est de devenir un acteur de premier plan. « S’il y a des opérations de croissance externe, on continuera à les regarder » a promis Rodolphe Saadé.
À Marseille, CMA Média a présenté son clip corporate :
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