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C8 et CNews : l’Arcom n’interviendra pas sur la ligne éditoriale

C8 et CNews : l’Arcom n’interviendra pas sur la ligne éditoriale
Roch-Olivier Maistre a aussi expliqué que « l'Arcom n'intervient jamais a priori sur les programmes », n'étant aucunement « une autorité de censure » imposant « une police de la pensée ».

Pressé de questions de députés de gauche sur les cas de CNews et C8, dans le giron de la famille Bolloré, le président de l’Arcom, régulateur de l’audiovisuel, a souligné qu’il n’intervenait pas sur la ligne éditoriale des médias.

« La liberté éditoriale des chaînes prévaut, que le média soit public ou privé », a insisté Roch-Olivier Maistre, au coup d’envoi des auditions d’une commission d’enquête sur l’attribution des fréquences de la télévision numérique terrestre (TNT), initiée par le groupe LFI.

L’Arcom doit lancer début 2024 les appels à candidatures pour le renouvellement des autorisations pour 15 fréquences en 2025, dont celles de Canal+, C8 et CNews, toutes dans l’escarcelle de Vincent Bolloré, réputé très à droite.

« Parmi nos critères d’appréciation des candidatures, il y a un critère central qui est le pluralisme, des acteurs, de l’offre » et « l’intérêt du téléspectateur », a indiqué Roch-Olivier Maistre, relevant qu’« on va repartir d’une feuille blanche » pour ces 15 fréquences.

Au vu des mises en demeure et sanctions régulières de l’Arcom à l’égard de C8 et CNews pour non-respect de leurs obligations, la ministre de la Culture, Rima Abdul Malak, avait évoqué en début d’année un éventuel retrait de leurs autorisations en cours.

Plusieurs élus de gauche sont montés au créneau, à l’instar d’Aymeric Caron (LFI), selon qui CNews « n’est plus une chaîne d’information » mais « une chaîne militante, qui promeut un projet idéologique, un projet d’extrême droite » : « on est loin du pluralisme d’expression », a lancé ce journaliste de profession.

« Le respect par un éditeur sortant de ses obligations fait partie des éléments d’appréciation du régulateur » pour l’attribution d’un canal, a glissé le patron de l’Arcom, cependant que Jocelyn Dessigny (RN) s’émouvait d’un « procès de CNews ».

Rappelant le principe de liberté de communication, Roch-Olivier Maistre a aussi expliqué que « l’Arcom n’intervient jamais a priori sur les programmes », n’étant aucunement « une autorité de censure » imposant « une police de la pensée ».

Cependant, « tout ne peut pas être dit ou montré à l’antenne » et l’autorité indépendante dispose d’une palette de moyens d’intervention a posteriori. Ainsi, C8 a été condamnée en février à une amende record de 3,5 millions d’euros, après les injures lancées en direct par son animateur vedette Cyril Hanouna au député LFI Louis Boyard.

Faut-il alourdir le niveau des sanctions ? « On pourrait monter un petit peu » au-delà des 4% du chiffre d’affaires (5% en cas de récidive), a admis Roch-Olivier Maistre. Mais ces 3,5 millions ont dû peser à C8, « à ce jour déficitaire », a-t-il relevé.

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