Des mesures chocs pour réguler les influenceurs qui répliquent dans une tribune
Interdiction de promouvoir la chirurgie esthétique, transparence sur l’usage des filtres et guide de bonne conduite : une batterie de mesures a été présentée vendredi pour encadrer l’activité des influenceurs sur les réseaux sociaux. « Ne cassez pas notre modèle » à cause des « dérives d’une minorité », ont lancé 150 influenceurs dans une tribune dans le JDD ; alors que les députés examinent la proposition de loi cette semaine.
Avec l’objectif de « clarifier » les obligations des 150 000 influenceurs que compte le pays, le gouvernement a annoncé vouloir les soumettre « aux mêmes règles » publicitaires que les médias traditionnels et leur donner un statut légal, ainsi qu’à leurs agents, y compris ceux exerçant depuis l’étranger dès lors qu’ils s’adressent à un public français.
Les autorités veulent se donner les moyens de sanctionner les mauvaises pratiques, via un « nouveau pouvoir d’injonction sous astreinte » pour obliger l’influenceur à retirer un contenu illicite ou la plateforme à suspendre leur compte.
Enfin, il est prévu d’interdire toute promotion des activités de chirurgie esthétique et d’obliger les influenceurs à signaler lorsqu’ils utilisent un filtre pour améliorer artificiellement leur apparence, sur le modèle des règles s’appliquant aux publicités.
La plupart de ces mesures seront traduites dans une proposition de loi transpartisane déposée par les députés Stéphane Vojetta (apparenté Renaissance) et Arthur Delaporte (PS), examinée en séance publique à l’Assemblée nationale cette semaine.
Ces derniers mois, la pression est montée pour réguler cette activité souvent décriée pour son opacité : partenariats rémunérés non explicites, concurrence déloyale, exil fiscal ou accusations d’arnaques. En janvier, La DGCCRF avait publié une enquête accablante sur les pratiques du secteur.
Des propositions louables et indispensables.
Union des métiers de l’influence (Umicc)
Malgré ces dérives, le marketing d’influence explose, il représentait en 2021 un marché mondial estimé à quelque 12 milliards d’euros.
La toute nouvelle Union des métiers de l’influence et des créateurs de contenus (Umicc), qui représentent les agences du secteur, a salué « des propositions louables et indispensables » mais « appelle les députés à ne pas discriminer ou sur-réguler » certains acteurs.
L’Autorité de régulation professionnelle de la publicité (ARPP) a rappelé qu’elle a décerné plus de 600 « certificats de l’influence responsable ».
Enfin, le Syndicat du Conseil en Relations Publics (SCRP), qui représente 55 agences, lancera en avril un « e-label » certifié de « l’influence responsable ».
« Nous entendons parler des influvoleurs, du combat à mener contre nous. Nous pensons que c’est une erreur. Qu’une minorité est devenue une généralité », ont plaidé 150 influenceurs dans une tribune parue dans le JDD. L’un des signataires, Squeezie, Squeezie, plus gros Youtubeur français avec presque 18 millions d’abonnés, s’est désolidarisé de cette tribune qu’il qualifie de « très maladroite ».
(Avec AFP)
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