Diffusion de chaînes russes en Russie par Eutelsat : RSF saisit l’Arcom
Reporters sans Frontières (RSF) a annoncé vendredi avoir saisi le régulateur français des médias, l’Arcom, pour contraindre l’opérateur satellitaire français Eutelsat à arrêter la diffusion en Russie de trois chaînes russes, « fers de lance de la propagande de guerre du Kremlin », selon l’ONG.
RSF « a saisi formellement l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique » (ex-CSA) jeudi « pour lui demander de mettre en demeure l’opérateur satellitaire Eutelsat de cesser la diffusion des chaînes » Rossiya 1, Perviy Kanal et NTV, précise-t-elle dans un communiqué.
« Ces trois chaînes diffusent en effet à longueur d’émission des propos relevant, en droit français, de l’incitation à la haine et à la violence contre la population ukrainienne, des appels à l’extermination de masse ou des appels au meurtre de dirigeants, voire de l’incitation au génocide », s’indigne RSF.
Or la société française Eutelsat, « un des principaux opérateurs satellitaires au monde, distribue vers la Russie et l’Ukraine occupée, par l’intermédiaire de plusieurs satellites, les bouquets russes NTV+ et Trikolor », diffuseurs des trois chaînes visées auprès de 15 millions d’abonnés, soit un quart des ménages russes, souligne l’ONG.
Malgré leur diffusion en Russie, les trois chaînes relèvent donc « de la juridiction française, et en particulier du contrôle de l’Arcom », estime RSF.
Cette requête se distingue des mesures déjà prises sur le territoire français par Eutelsat, qui a notamment cessé en août, à la demande de l’Arcom, la diffusion en Europe de la chaîne russe NTV Mir, destinée aux résidents d’autres pays que la Russie, ou celle de RT en mars, à la demande de l’Union européenne.
RSF avait déjà dénoncé en juillet l’activité d’Eutelsat en Russie, appelant l’opérateur et l’Etat français – son actionnaire principal via Bpifrance – à cesser leur « contribution à la propagande russe ».
Eutelsat avait alors invoqué un « principe de neutralité » et la responsabilité des « régulateurs nationaux ».
(Avec AFP)
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