Emmanuel Crego (Values.media) : « Un déport de budget de l’été vers la rentrée risque de créer une tension en septembre »
« Mes JO ». Chaque jour, découvrez les Jeux Olympiques d’un acteur du secteur. Aujourd’hui, Emmanuel Crego, directeur général de Values.media nous livre son analyse.
The Media Leader : Quel mot décrit le mieux votre sentiment au commencement des JO et quelles sont vos attentes ?
Emmanuel Crego : De l’émotion. Dans un marché média très axé sur la quantité et la performance, on en oublie parfois que le sport, c’est avant tout de l’émotion, et les JO sont sûrement l’évènement qui véhicule le plus de valeurs universelles et humanistes, et on en a bien besoin en ce moment… C’est donc bien plus que des compétitions sportives et des résultats.
Si les marques et les médias savent mettre en lumière les sportifs et leurs histoires, le public peut s’intéresser à des sports qui ne lui sont pas toujours évidents ou connus et c’est un territoire intéressant pour les marques pour se différencier. Aussi, cela peut amener, avec le temps, à ce que les grands diffuseurs diversifient leurs droits, si le public témoigne d’un intérêt grandissant pour d’autres sports. Je pense au football féminin ou au handball, par exemple, qui ont su trouver leur place sur de grandes chaînes, ce sont autant de vecteurs d’expression pour les marques.
De manière plus égoïste, en tant que Français, je pense que nous aurons une formidable vitrine pour le patrimoine de nos villes, et pas uniquement Paris, avec beaucoup d’épreuves dans des lieux historiques uniques. Je suis convaincu que nous allons voir de magnifiques images inédites pour ce type de compétition.
The Media Leader : Quelle est votre analyse marché de l’événement ?
E.C : Difficile d’avoir un avis à ce stade tant qu’on n’a pas vu les dispositifs pendant la quinzaine. Cependant, ce type de grand évènement est assez clivant pour les annonceurs : certains sont sponsors (d’équipes, des JO…) et seront donc hyper présents en médias. Ce qui peut dissuader des annonceurs concurrents de se lancer dans une surenchère frontale, d’autant que le cœur d’été n’est pas toujours propice à communiquer. On a observé de notre côté un déport mécanique de l’été vers la rentrée pour certains de nos clients.
En revanche je suis convaincu que certains annonceurs non associés à l’évènement pourraient aborder les choses par l’angle du social et du contenu avec des histoires et les valeurs sur les sportifs et l’évènement… D’autant que la consommation sociale ne va pas baisser, au contraire, pendant l’été, il y a toujours de bonnes opportunités de rebondir sur un évènement sans en être sponsor…
Enfin, il y aura forcément de très beaux succès d’audience sur France Télévisions, selon les épreuves et les chances de médaille françaises mais aussi en digital et presse, pas uniquement sportive d’ailleurs. En espérant que les évènements politiques actuels laissent un peu plus de place aux autres actualités…
The Media Leader : Quel impact les JO auront-ils sur le secteur ?
E.C : Au global de l’année et de l’ensemble des médias, un impact direct relatif pour ceux qui ne sont pas diffuseurs ou qui ne couvrent pas spécifiquement les JO. Comme je l’évoquais précédemment, un déport de budget de l’été vers la rentrée (ou anticipé en S1) qui risque de créer une tension en septembre, comme on peut déjà l’observer sur certains médias comme la TV, donc un effet indirect non négligeable…
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