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ESJ Paris, nomination d’Alban du Rostu : Bayard recule

ESJ Paris, nomination d’Alban du Rostu : Bayard recule
Après une heure de grève le 28 novembre, les syndicats de Bayard préparaient une mobilisation pour jeudi.

Le directoire de Bayard, propriétaire du journal La Croix, a annoncé lundi renoncer à une nomination polémique et à une prise de participation dans l’ESJ Paris.

Après une heure de grève le 28 novembre, les syndicats de Bayard préparaient une mobilisation pour jeudi.
Les syndicats (CFDT, CFTC, CFE-CGC-CSN, CGT, SNJ) contestaient d’une part le fait que Bayard figure parmi les repreneurs de l’École supérieure de journalisme (ESJ) Paris, aux côtés de Bernard Arnault, Rodolphe Saadé ou Vincent Bolloré.

D’autre part, ils s’opposaient à l’embauche d’Alban du Rostu comme directeur de la stratégie et du développement du groupe, poste nouvellement créé. Ce dernier est un ancien collaborateur de Pierre-Edouard Stérin, qui a échoué cette année à racheter l’hebdomadaire Marianne. « On ne veut pas de l’extrême droite à Bayard », c’est « un refus viscéral », avait déclaré une source syndicale, en pointant « le parcours » d’Alban du Rostu.

Valeurs socles de Bayard

Le directoire de Bayard a indiqué lundi dans un communiqué abandonner ces deux projets « dans un souci d’apaisement et d’unité ».

Dans un communiqué, l’intersyndicale a salué aussitôt « une très belle victoire pour un très beau combat qui a souligné le degré d’engagement des salariés autour des valeurs socles de Bayard ». Le groupe a indiqué « quitter le tour de table de l’ESJ Paris en revendant notre participation », une décision qui « devra être confirmée par le conseil de surveillance » de Bayard.

De plus, Alban du Rostu, « conscient de la situation créée par sa nomination, a proposé de renoncer à son entrée dans le Groupe » et « nous convenons d’un commun accord de ne pas procéder à son embauche pour mettre fin à la campagne injuste dont il était victime », ajoute Bayard. Alban du Rostu dirigeait jusqu’en juillet le Fonds du bien commun, organisation philanthropique financée par Pierre-Edouard Stérin.

Indépendamment de ses affaires, il a lancé un projet politique baptisé Périclès, pour rassembler des forces de droite et d’extrême droite. L’hypothèse que Alban du Rostu y ait participé inquiétait ses opposants.
« Je ne fais pas partie de ce projet-là », avait-il toutefois déclaré, en déplorant « une caricature ».

« Bayard reste Bayard »

Dans une tribune vendredi dans La Croix, le président du directoire de Bayard, François Morinière, et le directeur général, Dominique Greiner, avaient martelé que « Bayard reste Bayard ».

« Notre indépendance n’est pas négociable. Notre ouverture d’esprit qui nous conduit à créer des liens fertiles entre tous sans exclusive, dans le pluralisme des opinions de chacun et le refus des extrémismes, ne l’est pas non plus », insiste lundi le directoire.

Bayard est détenu par la congrégation religieuse catholique des Augustins de l’Assomption. En plus de La Croix, il détient l’hebdomadaire Le Pèlerin, le mensuel Notre Temps et des titres de presse jeunesse comme Pomme d’Api, Astrapi, Okapi ou J’aime lire (sous la marque Bayard Jeunesse), ainsi que Toboggan, Wapiti ou 1jour1actu (sous la marque Milan, sa filiale).

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