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États généraux de l’information : quinze propositions détaillées ce matin

États généraux de l’information : quinze propositions détaillées ce matin
Le comité dirigé par Bruno Patino, par ailleurs président d'Arte, s'est inspiré des conclusions de cinq groupes de travail, de quelque 175 auditions et de consultations du public.

Les vastes États généraux de l’information voulus par Emmanuel Macron ont émis 15 propositions aux responsables politiques et aux acteurs du secteur, dans un contexte lourd d’incertitudes et après près d’une année de travaux.

Sensibilisation à grande échelle à la désinformation, protection renforcée des sources des journalistes, indépendance des rédactions, ou encore actions au plan européen envers les grandes plateformes : ces propositions seront détaillées ce jeudi matin au siège du Conseil économique, social et environnemental.

Comme il s’y était engagé durant la campagne présidentielle de 2022, Emmanuel Macron avait lancé ces États généraux en demandant à un comité de pilotage indépendant de trouver de « nouveaux équilibres » dans un paysage médiatique en pleine mutation et dans un contexte de « défiance globale ».

Pour y répondre, le comité dirigé par Bruno Patino, par ailleurs président d’Arte, s’est inspiré des conclusions de cinq groupes de travail, de quelque 175 auditions et de consultations du public, laissant de côté certaines pistes coercitives ou coûteuses, au risque de faire des insatisfaits.

Le comité suggère tout d’abord au plan national de changer de braquet sur « l’éducation à l’esprit critique et aux médias ».

Autre nouveauté : il propose de revoir les règles sur la concentration des médias pour tenir compte du « pouvoir d’influence réel » de chacun, à l’heure de l’hégémonie des grandes plateformes et des réseaux sociaux. Nombre de médias en France appartiennent à quelques milliardaires (Vincent Bolloré, Daniel Kretinsky, Xavier Niel, Rodolphe Saadé…).

Les EGI étaient aussi très attendus sur le sujet de l’indépendance des rédactions. À l’été 2023, la grève au JDD contre l’arrivée comme directeur de Geoffroy Lejeune, marqué à l’extrême droite, a fait ressurgir l’option d’une procédure d’agrément obligatoire par chaque rédaction, voire de veto.

Mais le comité de pilotage n’a pas retenu un tel dispositif contraignant pour l’actionnaire, car il ne pourrait « s’appliquer à toutes les situations » et présenterait « des inconvénients ».

Un dispositif souple est avancé : tout actionnaire devrait informer la rédaction de son intention de désigner un nouveau directeur, pour permettre à ses représentants de donner leur point de vue.

La balle est désormais dans le camp politique mais, avec une Assemblée nationale très divisée, la situation est moins favorable qu’il y a un an pour des évolutions législatives.

Il s’agit de « garantir le droit à l’information à l’heure numérique », dans « une visée de long terme », avait souhaité Christophe Deloire, ancien délégué général du comité de pilotage des EGI. Celui qui était également secrétaire général de Reporters sans frontières (RSF) est décédé brutalement en juin.

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