Feu vert du G20 à l’accord sur la taxation internationale des multinationales et des géants du web
Les grands argentiers du G20 ont «approuvé» samedi l’accord «historique sur une architecture fiscale internationale plus stable et plus équitable», qui instaure un impôt mondial d’«au moins 15%» sur les bénéfices des multinationales. Les ministres des Finances ont également adressé un appel aux pays récalcitrants, la déclaration ayant été signée désormais par 132 des 139 membres du groupe de travail de l’OCDE qui réunit pays avancés et émergents.
«Nous invitons tous les membres» de ce groupe dit «cadre inclusif» OCDE-G20 qui «n’ont pas encore adhéré à l’accord international, à le faire», ont indiqué les ministres. Un appel qui a été entendu par Saint-Vincent-et-les-Grenadines, un petit pays des Caraïbes qui s’est rallié à l’accord.
Le ministre italien de l’Economie Daniele Franco, dont le pays préside le G20, a salué devant la presse un «accord très important, que nombre de collègues ont qualifié d’historique». En donnant son «feu vert aux éléments clé des deux piliers de la réforme», le G20 «contribue à stabiliser le système fiscal international pour les prochaines années» et à arrêter «la course à la baisse» pour les taux d’imposition.
Les grands argentiers ont également appelé le groupe de l’OCDE à «traiter rapidement les questions restantes» et à présenter «un plan détaillé pour la mise en oeuvre des deux piliers» de l’accord d’ici la prochaine réunion du G20 en octobre.
Le «pilier 1» de l’accord consiste à réaffecter une part de l’impôt sur les bénéfices payé par les multinationales aux pays dits «de marché», c’est-à-dire ceux où elles réalisent leurs activités. L’impôt ne sera donc plus dû uniquement là où leurs sièges sociaux sont installés. En ligne de mire, les entreprises qui réalisent plus de 20 milliards d’euros de chiffre d’affaires mondial et dont la rentabilité est supérieure à 10%. Son objectif: éviter que les multinationales et surtout les Gafa (acronyme désignant les géants Google, Amazon, Facebook et Apple), qui ont largement profité de la pandémie de Covid-19 et des confinements, paient des impôts dérisoires au regard de leurs revenus. Le «pilier 2» correspond à l’instauration d’un taux d’impôt effectif minimum «d’au moins 15%» sur les bénéfices des multinationales. Un Etat pourra taxer les profits étrangers d’une de ses entreprises nationales qui aurait été imposée à l’étranger à un taux inférieur à ce taux minimum, afin de compenser l’écart.
(Avec AFP)
À lire plus tard
Vous devez être inscrit pour ajouter cet article à votre liste de lecture
S'inscrire Déjà inscrit ? Connectez-vous