Après la lettre envoyée par l’Association des Chaînes Privées à la Première ministre, FranceTV Publicité répond aux affirmations du courrier, chiffres à l’appui, notamment dans le cadre de l’interdiction de la publicité après 20h. De son côté, Delphine Ernotte estime que « les chaînes privées se trompent de combat et d’époque. »
« France Télévisions a toujours respecté avec la plus grande attention le cadre juridique applicable à la publicité et ne représente en outre qu’un peu plus de 11,3% de l’ensemble du marché de la publicité TV contre près de 89% pour les chaînes privées. », souffle-t-on au sein de la régie FranceTV Publicité après le courrier envoyé la semaine dernière par les groupes TF1, M6, Altice et Canal+, dénonçant des « asymétries ».
L’ACP affirme que « 25% du chiffre d’affaires publicitaire de France Télévisions est réalisé (après 20h, alors que la publicité est interdite), avec une moyenne de 25 minutes par jour d’offre publicitaire après 20 heures ». Pour FranceTV Publicité, « le chiffre est tout à fait inexact. En moyenne journalière, la chaîne leader de France Télévisions, France 2, diffuse 5 minutes d’écrans publicitaires ou de parrainage entre 20h et minuit ». Ce volume publicitaire répond à 3 types de cas : « Les écrans consacrés à de grandes causes, selon le cahier des charges (articles 44 et 51) ; les écrans caritatifs destinés à soutenir des acteurs associatifs et le parrainage (article 33 de notre cahier des charges, qui se distingue de la publicité), stable en volume depuis 2017. » C’est ce dernier point qui irrite les chaînes privées.
« Ces trois recettes cumulées représentent environ 18% du CA pub global (TV + digital) de FTV réalisé après 20 heures, et 9% de son temps publicitaire sur l’ensemble de la journée. Ces 18% sont à comparer avec une part de CA après 20 heures de 55 à 60% pour le marché TV (3,485 milliards) », poursuit le groupe public.
Sur l’arrêt de la publicité après 20 h, décidé en 2007 sous la présidence de Nicolas Sarkozy : « Ce sont bien les GAFAM qui ont récupéré les investissements publicitaires : sur les 447 millions d’euros perdus par France Télévisions entre 2007 et 2019, 368 millions d’euros (soit 82%) sont sortis du marché publicitaire TV pour aller vers le digital », précise la régie du groupe public.
Dans une interview au Figaro, Delphine Ernotte, la présidente de France Télévisions estime que « la concurrence n’est plus entre France 2, TF1 ou M6 mais avec les plateformes de partage de vidéos, les réseaux sociaux, les services de streaming. Les chaînes privées se trompent de combat et d’époque. »
François Quairel
