Géraud Rabany (Club des Annonceurs / ADP) : « Plutôt que de décider de ce qu’on veut dire, demandons-nous ce que notre audience souhaite entendre »
À l’occasion de la 9e édition de The Brand Immersion, qui aura lieu le 26 novembre, Géraud Rabany, administrateur du Club des Annonceurs, directeur adjoint de la communication du groupe ADP et directeur de la communication de GI CDG Express, partage sa vision de l’événement.
Le thème de cette 9e édition de The Brand Immersion est : « Faire rêver ou faire face, les communicants vont-ils dans le mur ? » Que cela vous évoque-t-il ?
Géraud Rabany : Très impliqué dans le comité The Brand Immersion du Club cette année, j’apprécie que cet événement soit un espace de parole libre autour d’un thème qui met en exergue les tiraillements des Français et des marques. Aujourd’hui, nous faisons face à une polarisation de l’opinion très forte, et exprimer un point de vue devient complexe, d’autant plus quand il peut cristalliser des opinions radicales. Ce contexte est partagé : les communicants et marketeurs, surtout ceux des marques visibles et emblématiques, font face à des défis stratégiques majeurs. Nous devons contribuer factuellement au débat tout en laissant une liberté d’interprétation.
Pensez-vous que les communicants vont réellement dans le mur ?
G.R. : Il y a un risque. Mais nous avons aussi les moyens d’y faire face, bien que les voies de passage soient étroites. Un peu comme en alpinisme, il y a des routes à éviter et des passages à trouver. C’est ce qui rend notre métier complexe et parfois ingrat, mais passionnant.
Pourquoi est-il important que des marques viennent partager leur vision et débattre lors de l’événement du Club des Annonceurs ?
G.R. : Les marques ont une responsabilité. Elles participent à l’équilibre économique des médias, et les citoyens consommateurs reçoivent entre 4 000 et 6 000 messages par jour. Notre voix compte, non seulement pour promouvoir des produits, mais aussi pour engager des dialogues sincères et sans tabou. Cet événement offre un moment de recul pour échanger sur nos expériences, nos défis et perspectives, et identifier des solutions.
Lors de cet événement, quels seront les cadres de référence pour ces échanges ?
G.R. : Plusieurs moments de réflexion nous permettront d’explorer les liens entre marques et communication. Nous étudierons la défiance croissante du public, notamment des générations plus âgées, et les attentes plus exigeantes des jeunes générations, qui ressortent de notre étude. C’est une invitation à débattre sur les attentes réelles des consommateurs et à éviter de se parler uniquement à soi.
Quels intervenants prendront la parole et dans quel format ?
G.R. : Nous avons un nouveau format, conçu avec Usbek et Rica, inspiré de leur tribunal des générations futures. Cela nous permettra de traiter nos sujets avec plus d’authenticité qu’une conférence classique. Le choix des animateurs Thierry Keller et Blaise Mao d’Usbek & Rica n’est pas anodin : nous apprécions leur capacité à briser les tabous, et ils garantiront une approche sans langue de bois. Nous aurons un mix d’intervenants de marques variées telles qu’Accor, Naturalia ou Courbet, qui partageront leurs expériences et leurs questionnements. Nos deux « éclaireurs » apporteront une vision complémentaire et nuancée : Marco Venturelli de Publicis Conseil et Groupe France, ainsi que Laurence de Nervaux de Destin commun. Ce qui est formidable, c’est que nos partenaires fidèles ont accepté ce nouvel exercice et joueront le jeu des échanges sans tabou. Je réserve quelques surprises pour le jour J, et d’autres intervenants seront annoncés sur nos réseaux sociaux d’ici le 26 novembre !
Alors, Faire rêver ou faire face ?
G.R. : Cela dépend du public et du moment. Plutôt que de décider ce que nous voulons dire, il est plus pertinent de se demander ce que notre audience souhaite entendre. Ensuite, nous pourrons soit faire rêver, soit faire face, selon les attentes.
Qu’attendez-vous concrètement de cet événement Brand Immersion 9 ?
G.R. : J’attends avant tout un moment d’échanges libres et sans tabou. Mais je souhaite également que les communicants et marketeurs présents repartent avec un regain d’énergie, de nouvelles grilles d’analyse et quelques pistes de solutions pour les problématiques toujours plus nombreuses et complexes que nous rencontrons dans l’exercice de nos métiers.
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