Groupe M6 : bénéfice en baisse, Salto plombe les comptes
Le Groupe M6 a vu son bénéfice net fondre de 42,5% en 2022, à 161,5 millions d’euros, plombé notamment par la disparition prochaine de la plateforme Salto et par des recettes publicitaires en baisse, selon ses résultats annuels publiés hier.
Le groupe audiovisuel a été contraint de provisionner la liquidation de Salto, qu’il détient à parts égales avec France Télévisions et TF1, et dont la disparition est attendue sous peu, depuis l’abandon fin septembre du mariage entre les deux groupes privés.
La plateforme aura coûté en 2022 plus de 46 millions d’euros au groupe (dont 22 millions au titre des provisions de charges de liquidation), a précisé M6. Le groupe souhaite réorienter ses investissements vers sa propre offre de streaming, principalement financée par la publicité.
« La grande question aujourd’hui, c’est de combien on va augmenter les coûts de programmes », a déclaré le président du directoire Nicolas de Tavernost lors d’une conférence. Il anticipe une « revue stratégique » qui sera « détaillée avant la fin du premier semestre ».
Dans le détail, le Groupe a réalisé un chiffre d’affaires consolidé de 1 356,9 M€, en baisse de -2,4% par rapport à 2021. Le recul des recettes publicitaires (-4,7%), dans un contexte de dégradation de l’environnement économique, est en partie compensé par la hausse des revenus non-publicitaires (+8,0%). Le résultat net de la période s’établit ainsi à 165,9 M€, contre 280,8 M€ en 2021.
Le pôle TV a accusé une baisse de -2% par rapport à 2021, l’activité radio est stable à +0,3%. La production, les droits audiovisuels et la diversification sont respectivement en baisse de -7,4% et -9,5%.
Par rapport à 2019 (avant la crise du Covid), l’activité TV est en hausse, le pole radio est en forte baisse.
Le marché publicitaire TV a été pénalisé en 2022 par la dégradation de l’environnement économique
Communiqué du Groupe M6
Le Groupe M6 a profité de ses résultats pour revoir sa gouvernance. Le Conseil de Surveillance a décidé de nommer un nouveau collège du Directoire. Nommé pour une durée de trois ans, il sera présidé par Nicolas de Tavernost. Il sera également composé de Karine Blouët, membre en charge des affaires publiques ; Guillaume Charles, membre en charge des antennes et des contenus ; Henri de Fontaines, membre en charge de la stratégie, de la transformation et du développement et David Larramendy, membre en charge des activités commerciales.
Comme annoncé, trois membres du directoire quittent leurs postes : Thomas Valentin, vice-président en charge des antennes et des contenus qui devient Conseiller du Président ; Régis Ravannas, DG des radios RL, RTL2 et Fun Radio et Jérôme Lefébure, directeur financier. Ceux-ci conservent leurs rôles exécutifs au sein du Groupe M6.
Enfin, Rodolphe Saadé, PDG de l’armateur marseillais CMA-CGM et déjà propriétaire de La Provence, a été coopté au conseil de surveillance de M6, après s’être invité à son capital fin 2022 avec désormais quelque 8% des titres.
Le groupe défendra, dès demain, devant l’Arcom, la fréquence TNT de sa chaîne principale, indispensable pour garder « un contact direct avec le téléspectateur », face à l’homme d’affaires Xavier Niel. Le patron de Free s’est porté candidat avec son projet SIX.
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