Dans le cadre d’une interview publiée sur le site d’Ipsos Marketing, Yves Bardon, Directeur de la Prospective d’Ipsos (France) décrit la vague «slow» à laquelle il consacre un chapitre dans Ipsos Flair, document d’analyse stratégique d’opinion réalisé à partir des 6 expertises croisées d’Ipsos. Slow food, slow city, slow book, slow média. Le temps serait au ralentissement… une manière de sortir du temps subi pour accéder au temps choisi «non pas parce que c’est mieux, mais parce que ce rythme apporte d’autres choses, d’autres émotions» que la vitesse subie (devoir faire le maximum de choses dans le minimum de temps) ou la vitesse choisie (accéder à l’information et aux contenus partout et le plus vite possible).
Ainsi, «reprendre le temps» est la motivation de tous ceux qui suivent des cours de cuisine, sous l’influence des émissions culinaires à succès (Masterchef, Un dîner presque parfait, Top Chef…). Le «slow média» est le positionnement de Courrier International ou de magazines comme Clés: sortir du flux de l’information pour prendre du recul ou aller plus loin. En Suisse, le «slow work» veut «populariser toutes les tentatives de résistance au modèle de travail basé sur la rapidité et le rendement». Le «slow book» s’est construit en opposition à la culture du best-seller : «la bonne littérature, ça se savoure, ça se mature».
En Italie, le Manifeste Slow City recommande de multiplier les espaces verts, les zones de loisirs, les transports en commun et les lieux piétons. Des stations de sport d’hiver proposent le «slow ski» pour prendre son temps et s’immerger dans la nature et la gastronomie. Toujours selon Yves Bardon, les marques aussi remettent «la lenteur au goût du jour, avec des spots au rythme apaisé»: c’est le cas de Bouygues Telecom, d’Orange Open ou d’Air France.
