Interview de Jean-Paul Lubot : ses projets entrepreneuriaux, son parcours au Groupe Marie Claire et sa vision de la presse magazine
Après avoir quitté le Groupe Marie Claire (voir archive), Jean-Paul Lubot, l’ex-Directeur Général délégué du groupe, détaille ses projets pour 100%MEDIA. Il annonce notamment le lancement de sa propre société d’investissement JPLMinvest, qui va gérer ses participations dans plusieurs sociétés du monde du digital, du content, de la vidéo et des événements. Il revient également sur ses principales réalisations dans le Groupe Marie Claire et donne des pistes pour le futur de la presse magazine.
100%MEDIA : Quels sont vos projets après avoir quitté le Groupe Marie Claire ?
Jean-Paul Lubot : Tout d’abord, à la demande de François Paillier, ex-Président du directoire d’Edmond de Rothschild Corporate Finance et ex-JP Morgan, je rentre à l’Advisory Board de Transaction & Cie, société de conseil qu’il préside et qui accompagne les actionnaires d’entreprises indépendantes pour leurs opérations stratégiques ou patrimoniales décisives (LBO, cessions, acquisitions, levées de fonds…).
Ensuite, fort de mon expérience et de mon réseau, je lance mes propres activités. Dans le respect de deux règles : le « breakthrough thinking » ou « réflexion en rupture » (que j’ai intégré lors de mes études à la Harvard Business School) ainsi que « le développement collaboratif appliqué à l’entreprise ». Je ne suis pas un solitaire et je crois que le partage et l’échange sont gages de succès.
Je viens ainsi de créer ma propre société d’investissement, JPLMinvest, qui va gérer des participations que je détiens déjà dans plusieurs sociétés dans le monde du digital, du content, de la vidéo ou des events (Adways et Mango Média entre autres…) mais aussi de nouvelles participations comme celle prise dans la start-up anglaise Beyond Twenty Ltd, qui va lancer très prochainement à Londres une nouvelle génération de cigarettes électroniques sous la marque AYR. Ce produit en développement depuis 3 ans va être totalement disruptif sur le marché du tabac. Je suis le seul investisseur français aux côtés d’actionnaires anglais et américains très solides.
Par ailleurs, je serai bientôt en mesure d’annoncer la création d’une nouvelle société, dont je vais prendre la direction, dans un domaine d’activité prometteur et aux côtés d’associés de premier plan. Là aussi nous aurons une approche en rupture mais je ne peux en dire plus pour des raisons de confidentialité.
J’ai aussi des discussions en cours avec plusieurs partenaires potentiels sur des projets dans des secteurs en croissance. Aucun n’est dans la presse.
100%MEDIA : Quelles réalisations retiendrez-vous de ces 10 années passées dans le Groupe ?
J.-P.L : J’ai vécu 10 années exceptionnelles à la direction du Groupe Marie Claire qui détient des marques fortes, des contenus de qualité et de véritables talents dans ses équipes. Quelle expérience formidable ! Lancer avec succès Stylist, un freemium auquel peu de monde croyait au départ et qui est aujourd'hui un succès reconnu. Réinventer Marie Claire avec une approche plus exigeante et sans doute plus élitiste, mais qui a pourtant permis au titre d’être le seul magazine féminin haut de gamme à avoir des ventes à la hausse et de faire évoluer son image. C'est une grande satisfaction. Et puis créer des écosystèmes autour de marques fortes comme la Revue du vin de France avec ses salons, ses événements professionnels, ses extensions digitales ou encore Marie Claire avec Les Nuits Claires, festival musical Pop Electro qui s’est imposé en deux ans.
Le succès a toujours été lié à cette approche en rupture, comme ce fut aussi le cas avec Closer que j’avais lancé en 2005 quand j’étais DGA d’Emap.
100%MEDIA : Vous avez également présidé le SEPM Marketing-Pub de 2010 à 2013. Comment voyez-vous le futur de la presse magazine ?
J.-P.L : Je ne suis pas devin mais je pense que les marques de presse, qui sauront fédérer des communautés fortes et engagées autour de contenus d’excellence, auront les atouts pour réussir leur mutation digitale ainsi que leur diversification. La presse magazine saura certainement se réinventer comme l’industrie de la musique l’a fait avant elle.
Mais des magazines vont aussi disparaître et on devrait assister prochainement à un phénomène de concentration des éditeurs de presse, comme dans tout secteur en mutation.
Je pense enfin, qu’au-delà de la presse, des business models performants seront bientôt à l’œuvre pour les médias et les producteurs de contenu.
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