Itw Sébastien Ruiz (GroupM) : «Les annonceurs vont devoir “sonifier” leurs marques et leur écosystème»
La 3ème édition d’AudioMoves, organisée par NRJ Global, a lieu cet après-midi dès 15h. (inscription ici). Parmi les intervenants, Sébastien Ruiz, head of audio chez GroupM en France.
100%Media : En quoi l’audio intéresse-t-il les marques ? Ressentez-vous une appétence pour ce format ?
Sébastien Ruiz : On note depuis un certain temps une curiosité grandissante de la part des annonceurs autour de l’audio. Cette curiosité s’explique, bien sûr, par la forte progression des audiences de l’audio et plus particulièrement celle des podcasts. Au global chaque mois, 17,6 millions de Français écoutent un podcast (+17% en un an). Les annonceurs voient là une réelle opportunité de s’adresser à leurs cibles avec une certaine envergure. Mais au-delà de cet aspect performance, représenté quantitativement par le nombre d’impressions ou le nombre d’auditeurs uniques, les clients sont surtout séduits par la capacité qu’a l’audio à se différencier qualitativement des autres médias. Une qualité que nous retrouvons dans le contenu éditorial des podcasts et dans le mode de consommation de ces programmes : une écoute engagée, attentive, intime. Mais c’est aussi et surtout une qualité que nous retrouvons dans la diversité des formats publicitaires qui y sont proposés : audio ads en pré-roll, host read, épisodes co-brandés, podcasts de marque ou toute alternative hybride. C’est cette diversité de formats qui permet à chacune des marques de voir dans l’audio une réelle alternative pour atteindre leurs objectifs média : des objectifs de trafic mais aussi des objectifs de branding. L’audio est finalement un des rares médias offrant aux campagnes visibilité et impact publicitaire. Et c’est ce qui comble nos annonceurs.
100%Media : La radio a toujours un média de trafic très efficace. De nombreuses marques se lancent dans les podcasts, notamment de marque. Est-ce un mouvement que vous ressentez parmi les marques ? Quels sont les enjeux ? Comment utilisent-t-ils ce format ?
S.R : Beaucoup d’annonceurs s’interrogent sur la production d’un podcast de marque et nous constatons aussi que très souvent ces interrogations se transforment en production contrairement à ce qu’il se passait il y a quelques années. Je reste convaincu que cela est dû à une expertise de production qui s’est largement améliorée. Les studios de production ont mis l’énergie et les moyens nécessaires pour offrir des productions toujours plus qualitatives qui répondent maintenant pleinement aux enjeux des marques. Mais un certain nombre d’annonceurs ressentent encore une certaine difficulté pour franchir ce cap. Cela peut paraitre idiot, mais je pense que le principal frein est… l’absence d’image. L’image rassure. C’est à nous de les convaincre et de leur démontrer que l’absence d’image peut être un véritable atout pour travailler l’expérience sensorielle. Or le son est le langage universel de la sensation.
100%Media : AudioMoves consacre sa 3ème édition à l’influence de l’audio. La vidéo est le format star des influences. En quoi l’audio peut-il prendre sa part ?
S.R : Quand nous voyons que de plus en plus d’influenceurs déploient leurs podcasts, nous pouvons d’ores et déjà dire que l’audio se positionne dans cet univers. Certes nous ne sommes pas Youtube mais aujourd’hui nous constatons que les podcasts d’influenceurs, grâce à leur communauté, enregistrent des niveaux d’écoutes très impressionnants dès la publication du premier épisode. Le podcast d’influence est donc déjà un complément à la vidéo. Mais, plus largement, quoi qu’il arrive l’audio prendra sa pleine place dans cet univers de l’influence. C’est une certitude. L’unique question que nous pouvons nous poser, c’est dans quel délai ? Le développement des assistants vocaux, de la consommation des programmes sur les enceintes connectées, le voice commerce, sont tant d’éléments qui feront que l’audio ne sera plus un choix, mais une réelle nécessité pour exister dans son univers concurrentiel. Ces évolutions demanderont aux annonceurs de ne plus penser uniquement qu’à leur identité visuelle ou vidéo mais aussi d’intégrer une réflexion sur leur identité purement sonore. Ils devront “sonifier” leurs marques et leur écosystème. Il reste encore du chemin à parcourir mais sûrement que ce grand virage de l’audio arrivera plus rapidement que ce que l’on pense.
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