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Lagardère : vers une nouvelle gouvernance sans démantèlement immédiat

Lagardère : vers une nouvelle gouvernance sans démantèlement immédiat
Le groupe Lagardère, propriétaire d’Hachette Livre et de plusieurs médias dont Europe 1 et Paris Match, ne cédera aucune activité si son projet de transformation en classique société anonyme devait aboutir, a assuré mardi Arnaud Lagardère qui obtiendrait dans l’opération un poste de PDG.
«Je veux être très clair : nous nous dirigeons vers un accord où toutes les activités et actifs resteront dans le groupe», a-t-il déclaré lors d’une conférence téléphonique, «optimiste» mais sans «aucune certitude» sur l’issue de ces négociations avec ses principaux actionnaires, qui doivent mettre fin à son contrôle absolu sur le groupe hérité de son père Jean-Luc Lagardère, mort en 2003. 
Ces activités resteront-elles dans le groupe «pour toujours», alors que Vincent Bolloré lorgne sur Europe 1, et Bernard Arnault sur Paris Match et le JDD ? «Peut-être pas, je ne sais pas (…) Ce sera un nouveau groupe, avec un nouveau conseil d’administration. Il y aura des discussions», a répondu l’actuel gérant-commandité, interrogé par des analystes financiers.
Le statut de commandite par actions le rend de facto indéboulonnable bien qu’il ne possède que 7% des actions du groupe, en échange d’une responsabilité illimitée sur ses biens propres des dettes de l’entreprise.
Arnaud Lagardère a également dit qu’il souhaitait que l’accord négocié notamment avec Vincent Bolloré (Vivendi, 29% du capital), le fonds Amber Capital (20%), le Qatar (14%) et une holding de Bernard Arnault (7%) permette «une continuité du management».
Selon des informations de presse, à ce stade des négociations, il aurait accepté de renoncer à son statut protecteur en l’échange d’un poste de PDG jusqu’en 2026 et l’équivalent d’environ 200 millions d’euros en nouvelles actions.
Avant d’être effectif, un éventuel accord devrait être entériné par le conseil de surveillance, puis validé lors de la prochaine assemblée générale, programmée le 30 juin.
Vincent Bolloré, aux manettes de Vivendi entré au capital de Lagardère il y a un an pour contrer le fonds Amber Capital, ne cachait pas ces derniers temps son intérêt pour la radio Europe 1, qu’il souhaite associer à la chaîne de télévision CNews (groupe Canal+) en raison de la proximité de l’audience.
Bernard Arnault, venu épauler Arnaud Lagardère inquiet de la montée au capital de Vivendi, était réputé intéressé par les journaux du groupe (le JDD et Paris Match) qu’il pourrait intégrer à sa collection de médias, dont le groupe Les Echos – Le Parisien.
Mais la cession de médias influents est rendue politiquement compliquée par l’échéance de l’élection présidentielle dans un an.
Arnaud Lagardère pourrait aussi vouloir donner des gages à ses salariés, très inquiets d’un démantèlement, notamment ceux d’Hachette Livre encore sous le coup de l’éviction après 30 ans de maison de leur PDG Arnaud Nourry, qui s’était opposé à tout rapprochement avec Vivendi.
En cas de succès des négociations, le maintien du périmètre actuel permet enfin aux protagonistes de ne pas apparaître comme agissant de concert dans le dos des actionnaires minoritaires. Ils devront se battre pour gagner le contrôle d’un groupe redevenu «opéable», grâce à la fin de la commandite par actions. 
Ce faisant, le groupe Lagardère ne se remet pas de la crise. Il a perdu au premier trimestre un tiers de son chiffre d’affaires qui tombe à 905 millions d’euros, entraîné par ses boutiques Relay dans les gares et aéroports, très affectées par la troisième vague de la pandémie en Europe et dans le monde.
Le chiffre d’affaires de cette activité s’effondre de 57,6% à 341 millions d’euros, malgré une croissance en Chine et une reprise sur les vols domestiques aux Etats-Unis.
Les revenus d’Hachette progressent en revanche de 11,6% à 509 millions d’euros, bénéficiant selon le groupe de l’attrait pour la lecture dans un contexte de fermeture des lieux culturels.
Parmi les autres activités, qui affichent une baisse de 8,3% à 55 millions d’euros, le pôle médias est en repli de 3,5%, tandis que l’activité des salles de spectacles est quasiment à l’arrêt.

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