L’Autorité de la concurrence est défavorable au partage des coûts «historiques» de la distribution de la presse mais soutient le système de sous-traitance logistique entre messageries
L’Autorité de la concurrence vient de rendre public 2 avis qu’elle a rendus concernant le secteur de la distribution de la presse. Le premier avis, suite à la saisine par l'Autorité de régulation de la distribution de la presse (ARDP) et le Conseil supérieur des messageries de presse (CSMP), concerne la prise en compte des surcoûts dits «historiques» (surcoûts salariaux et éventuelles inefficacités de gestion, ndlr) dans le système de péréquation entre les coopératives de messageries de presse.
Rappelant que Presstalis distribue aussi bien la presse quotidienne nationale que la presse magazine tandis que les MLP ne distribuent que des magazines, l’Autorité souligne que l'inclusion des surcoûts «historiques» dans le mécanisme de péréquation serait porteuse «d'effets anticoncurrentiels». En effet, en ce qui concerne l'entreprise aidée (Presstalis), la prise en charge de ses surcoûts «ne l'inciterait pas à l'efficacité» et l'inciterait plutôt «à maintenir la situation actuelle et à repousser les réformes nécessaires». L’entreprise sollicitée (MLP), quant à elle, «verrait ses charges alourdies de façon considérable pour des raisons qui ne lui sont pas imputable». Pour l’Autorité de la concurrence, le signal envoyé au marché serait «néfaste» puisqu'il priverait les entreprises de toute incitation à réduire leurs coûts de fonctionnement, les nouveaux opérateurs les prenant en charge. «Une telle mesure aurait comme conséquence d'élever artificiellement les barrières à l'entrée et de réduire l'incitation pour les nouveaux entrants à pénétrer sur ce marché», conclut-elle.
Le second avis de l’Autorité, sollicité par le Gouvernement français, concerne la compatibilité avec les règles de la concurrence des différents schémas envisagés par les acteurs de la filière pour décroiser les flux de transports de la presse entre les messageries et les dépositaires. Selon elle, le schéma consistant en un système de sous-traitance logistique entre messageries pour le traitement de la presse et la création d'une structure commune chargée de gérer le transport «est celui qui présente le moins de problèmes en matière de concurrence». En effet, «chaque éditeur garde la messagerie de son choix pour chacun de ses titres» et il permet également «de sauvegarder la concurrence entre messageries sur les services à valeur ajoutée, comme la remontée des flux informationnels et financiers ainsi que le réglage», souligne l’instance. En outre, l’Autorité de la concurrence «souhaite que les délais de préavis pour passer d'une messagerie à l'autre soient raccourcis» puisque les motifs ayant présidé à un rallongement du délai de changement entre messageries ne sont plus opérants et que la volonté existe de dynamiser la concurrence sur les services à valeur ajoutée.
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