Le groupe Bertelsmann renonce à céder M6
Le géant des médias Bertelsmann a décidé de conserver sa participation majoritaire de 48,3% dans le Groupe M6, malgré plusieurs offres « financièrement attractives ».
Bertelsmann cherchait à vendre sa participation majoritaire au capital de M6 (détenteur des chaînes de télévision M6, W9, 6ter, Gulli et Paris Première et des radios RTL, RTL2 et Fun Radio) après l’échec de la fusion avec TF1, abandonnée à cause des réticences de l’Autorité de la concurrence.
Son dirigeant Thomas Rabe a expliqué lundi ce revirement par « les risques légaux et les incertitudes » liés à l’autorisation de la vente de la part des différentes autorités de régulations et de la concurrence.
L’autorisation de diffusion de M6 sur la Télévision Numérique Terrestre (TNT) doit être renouvelée en mai 2023 par le régulateur de l’audiovisuel, l’Arcom, après quoi tout changement de contrôle de la fréquence sera impossible pendant cinq ans, comme le prévoit la loi.
« Le calendrier est plus qu’ultra serré », avait déclaré mercredi son président Roch-Olivier Maistre, auditionné par la commission de la Culture du Sénat, à laquelle le président de l’Autorité de la concurrence, Benoît Coeuré, avait tenu le même discours mardi dernier.
Deux offres de rachat étaient toutefois sur les rangs, selon plusieurs sources.
La première, qui valorisait la participation de Bertelsmann dans M6 autour de 1,2 milliard d’euros, provenait de FL Entertainment, groupe coté de production audiovisuelle et de paris sportifs contrôlé par le Français Stéphane Courbit, associé notamment pour l’occasion à Rodolphe Saadé, le patron du géant du transport maritime CMA-CGM.
La seconde proposition était signée du milliardaire Xavier Niel (groupe Iliad), présent à la fois dans la production via le groupe Mediawan et la distribution de contenus via l’opérateur Free. L’homme d’affaires s’était associé pour l’occasion avec la famille Berlusconi qui contrôle le groupe MediaForEurope (ex-Mediaset).
Malgré sa décision de conserver sa participation au capital de M6, « RTL Group reste convaincu que la consolidation du marché est nécessaire pour concurrencer les plateformes technologiques mondiales – et que la consolidation du marché se produira tôt ou tard sur les marchés européens de la télévision », a-t-il souligné dans son communiqué.
« Avec une forte présence à travers la télévision, la radio et le streaming, le Groupe M6 jouera un rôle clé dans toute nouvelle consolidation de l’industrie télévisuelle française », a-t-il encore ajouté.
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