Le groupe de presse Téma face au Collectif des salariés en colère
Des salariés du groupe Téma (ex 6TM), qui revendique 40 titres sur les thématiques de l’artisanat, du social ou du transport, dénoncent la gestion « hasardeuse » du propriétaire François Grandidier.
« Depuis plusieurs mois, le groupe Téma (environ 300 salariés, NDLR), détenu par François Grandidier, s’asphyxie », écrit le Collectif des salariés en colère.
« La gestion opaque et plus qu’hasardeuse du propriétaire du groupe, exacerbée par le turn-over permanent de la quasi-totalité des membres du comité exécutif, entrave le travail de nos rédactions et de nos services », dénoncent les salariés, qui s’inquiètent d’une « mise en danger des titres » et d’une « absence totale de perspectives ».
« Et pourtant, nous continuons à travailler », poursuivent les salariés, malgré des « conditions de travail aussi indignes qu’intenables ». Ils réclament « la pérennité des titres et des emplois », et demandent à être « associés au plan de continuation » qui doit être élaboré.
L’autre son de cloche
De son côté, François Grandidier conteste cette affirmation.
« Les habitudes de lecture évoluent, cette situation s’est accélérée depuis le Covid, et partout où nous n’avons pas été assez vite sur la digitalisation des titres, nous avons des baisses de chiffres d’affaires sur les abonnements papiers », concède-t-il.
Il met en avant cependant la création de portails en ligne réunissant plusieurs titres, notamment sur les thèmes des transports et de la logistique, assurant observer des « progressions considérables ».
« On apporte une vraie valeur ajoutée, et on le voit par les audiences qu’on génère. La question qui reste, c’est comment on le monétise, parce que le digital ne se monétise pas de la même manière que le papier », a-t-il souligné.
Des sociétés en redressement judiciaire
Trois des sociétés du groupe (SCM, qui édite notamment Supply Chain Magazine, ASH Publications et Info6TM) ont été placées en redressement judiciaire le 11 octobre, de même que la holding Groupe6TM, le 8 novembre.
En septembre 2023, le groupe était étouffé par une dette de 14 millions d’euros liée à un PGE (Prêt Garanti par l’Etat) souscrit pendant la crise du Covid et la hausse des coûts du papier.
Quatre autres des sociétés du groupe avaient été placées en liquidation : en décembre 2022 Média et Tourisme, et TTV (Tourisme et Transport de Voyageurs), et en juillet 2023 Social RH et SPI (Société de presse internationale). « Plus de 130 journalistes avaient alors été licenciés », selon le Collectif des salariés en colère.
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