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Le groupe Ebra cadre son utilisation de l’IA

Le groupe Ebra cadre son utilisation de l’IA
Le groupe Ebra, également détenteur du Journal de Saône-et-Loire, du Bien public et de L'Alsace, revendique 3,3 millions de lecteurs pour ses journaux papier

Le groupe de presse Est-Bourgogne-Rhône-Alpes (Ebra), propriétaire de neuf quotidiens régionaux français, a publié samedi une charte d’utilisation de l’intelligence artificielle (IA) dans ses contenus journalistiques, contestée en interne.

Dans cette charte, publiée samedi dans tous ses titres (Dernières nouvelles d’Alsace, Le Progrès, Le Dauphiné libéré…), le groupe propriété du Crédit Mutuel s’engage « à signaler clairement tous les contenus éditoriaux qui seraient produits par une intelligence artificielle » et « toutes les images d’illustration qui seraient produites par une IA ».

« Nous nous interdisons par ailleurs de modifier des images d’actualités et nous nous engageons à ne pas utiliser des IA qui ne respectent pas la législation sur les droits d’auteur », ajoute la direction.

ChatGPT déjà utilisé dans deux titres

Deux titres du groupe, L’Est républicain et Vosges Matin, ont commencé il y a un an à utiliser ChatGPT, outil d’IA dite « générative » qui permet de produire un texte à partir d’instructions données, pour corriger et mettre en forme des textes de leurs correspondants locaux de presse.

Ebra s’engage également « à ce que toutes nos publications soient initiées et placées sous le contrôle d’une ou d’un journaliste professionnel. » L’IA « ne pourra jamais se substituer à l’expertise de nos journalistes, ni à leur capacité à réaliser des reportages et tisser des liens sur le terrain avec les sources de l’information. »

« Nous pourrons aussi rendre accessibles au grand public des contenus que nous ne sommes pas aujourd’hui en capacité de produire », assure Ebra, citant par exemple les « résultats des élections, prévisions météo, résultats sportifs… »

Mais dans la pratique, « on est clairement dans l’utilisation de l’IA qui interfère avec le métier de journaliste », a dénoncé auprès de l’AFP Eric Barbier, délégué syndical à L’Est républicain du Syndicat national des journalistes (SNJ).

« On va bien au-delà » d’usages présentant peu de risques de concurrencer le travail des journalistes, comme la compilation de résultats sportifs ou le traitement de données chiffrées, affirme-t-il, « puisqu’on lui demande de réécrire des textes ».

« Ce dont je m’aperçois, c’est qu’à aucun moment, la direction n’a indiqué à nos lecteurs que les contenus de nos petites pages locales, qui sont alimentées par nos correspondants locaux, sont réécrits par l’IA générative », a-t-il ajouté.

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