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Les Echos entâme sa mue et met le cap vers 2030

Les Echos entâme sa mue et met le cap vers 2030
Inspiré par des modèles anglo-saxons comme le Wall Street Journal et le Financial Times, Les Echos se réorganise pour placer le lecteur au cœur de ses décisions éditoriales.

Les Echos s’est fixé de nouveaux axes pour 2030 en s’appuyant sur de nouveaux formats, l’intégration de l’IA et part à la conquête de nouvelles cibles en mettant l’accent sur les femmes et les jeunes décideurs.

Cinq mois après l’arrivée de Christophe Jakubyszyn récemment nommé à la direction des rédactions après une crise de gouvernance, ce tournant marque une nouvelle ère pour le journal.

Une nouvelle direction pour un nouvel élan

Devant la presse ce mardi, Pierre Louette, PDG du groupe Les Echos-Le Parisien, a salué le « grand élan » impulsé par Christophe Jakubyszyn depuis son arrivée. Ce dernier, proposé par le propriétaire LVMH et validé par le conseil de surveillance des Echos ainsi que par les journalistes, a pris ses fonctions en mai après plusieurs mois de vacance du poste, dans un contexte de crainte pour l’indépendance de la rédaction, qui comprend 200 journalistes.

En réorganisant les services en quatre pôles transversaux – plateforme, audience et engagement, journal, et visuel –, Christophe Jakubyszyn souhaite transformer Les Echos en un « média économique 24/24 », faisant du numérique le cœur de sa stratégie. « Il n’y a plus de bouclage » le soir, souligne-t-il, précisant que « le bouclage est permanent », permettant ainsi une couverture continue de l’actualité.

Une stratégie tournée vers le numérique et les nouvelles audiences

Aujourd’hui, quelque 80% des 102 000 abonnés des Echos sont purement numériques, et 53% des revenus du journal proviennent désormais du numérique, contre seulement 25% en 2018. Ce virage digital est « un succès pour le quotidien », qui vise désormais à élargir son audience en se tournant davantage vers les femmes et les jeunes décideurs.

Les femmes, qui composent actuellement 30% du lectorat, sont une priorité pour Les Echos. L’objectif est de leur « donner envie d’entreprendre », selon Bérénice Lajouanie, directrice générale du pôle Les Echos du groupe Les Echos – Le Parisien. Dans cette optique, le journal prévoit d’organiser des événements, tels que la « soirée des 100 fondatrices », pour valoriser les femmes entrepreneuses dans la tech.

De plus, le quotidien économique cherche à séduire les jeunes décideurs en introduisant de nouvelles rubriques axées sur le rapport au travail et à l’argent, ainsi qu’un renforcement de l’offre vidéo. Début 2025, Les Echos lancera également « le 18-20 », un rendez-vous quotidien de début de soirée au sein de son application, personnalisable en fonction des centres d’intérêt de chaque utilisateur, une sélection quotidienne de 10 à 15 articles, personnalisable selon les intérêts des utilisateurs, intégré à l’application classique.

Un engagement à long terme soutenu par LVMH

Pierre Louette a souligné la demande de Bernard Arnault, patron de LVMH, de rester leader du journalisme économique. « On a un actionnaire qui sait investir dans la durée », a-t-il déclaré, affirmant la volonté des Echos de maintenir une position de référence dans le paysage médiatique économique.

Depuis 2021, la stratégie éditoriale de l’actionnaire s’est renforcée, notamment avec l’acquisition récente du magazine Paris Match. En juin 2023, suite à des inquiétudes pour l’indépendance éditoriale, la quasi-totalité des journalistes du titre avait fait grève pendant 24 heures. Malgré ces défis, Les Echos continue de viser une transformation ambitieuse vers un modèle d’information économique accessible.

Innovations éditoriales et inspirations anglo-saxonnes

Inspiré par des modèles anglo-saxons comme le Wall Street Journal et le Financial Times, Les Echos se réorganise pour placer le lecteur au cœur de ses décisions éditoriales. L’organisation en pôles vise à répondre aux attentes des abonnés et à leur offrir une information économique de qualité, en temps réel et sur tous les supports disponibles.

Plusieurs nouveaux produits éditoriaux seront proposés à destination de son cœur de cible, les décideurs. En 2025, Les Echos prévoit de lancer une verticale sectorielle sur la gestion d’actifs et d’enrichir l’offre week-end, tout en redéfinissant le journal papier dans une logique de « premiumisation ».

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