Lourde perte pour Twitter, mais la publicité résiste mieux qu’ailleurs
Twitter a enregistré au troisième trimestre une très lourde perte de 537 millions de dollars, liée à un accord amiable avec des actionnaires qui s’estimaient lésés, mais a enregistré une hausse de son chiffre d’affaires publicitaire quand d’autres acteurs du secteur ont souffert.
Le réseau social avait annoncé, fin septembre, le versement de 809,5 millions de dollars pour solder un contentieux qui portait sur la communication de l’entreprise début 2015, jugée trompeuse par plusieurs actionnaires, à l’origine d’une action en justice.
Plusieurs mois s’étaient écoulés avant que Twitter ne livre une image plus conforme à son activité réelle. Dans l’intervalle, des dirigeants du groupe avaient vendu pour 281 millions de dollars d’actions Twitter, à des prix qui ne reflétaient pas, selon les actionnaires, la situation du groupe.
L’accord a entraîné une charge exceptionnelle de 766 millions intégrée dans les comptes de ce trimestre, qui a fait plonger le résultat dans le rouge, avec une perte ajustée de 54 cents par action, quand le marché attendait un bénéfice de 17 cents.
Pour autant, malgré ce trou d’air, les investisseurs ont bien accueilli ces résultats, le titre prenant 2,88% dans les échanges électroniques postérieurs à la clôture de Wall Street.
Le groupe à l’oiseau bleu a en effet enregistré un chiffre d’affaires conforme aux attentes, à 1,28 milliard de dollars, avec des revenus publicitaires en hausse de 41% sur un an et même de 8,5% d’un trimestre sur l’autre. «C’est mieux que ce que beaucoup anticipaient», a commenté Scott Kessler, analyste du cabinet de recherche Third Bridge.
Twitter tire ainsi son épingle du jeu ce trimestre quand d’autres réseaux sociaux, en premier lieu Facebook, ont souffert des effets d’une mise à jour du système d’exploitation de l’iPhone.
La version 14.5 d’iOS demande ainsi désormais à l’utilisateur s’il souhaite ou non permettre à une application téléchargée sur l’iPhone de suivre son parcours en ligne en dehors de l’appli. S’il refuse, l’application ne peut plus collecter de données lorsque l’utilisateur se rend sur d’autres sites et d’autres applications, ce qui était le cas jusqu’ici.
Du fait de ces modifications, beaucoup des outils dont se servaient, jusque-là, les annonceurs pour mesurer l’efficacité de leurs campagnes publicitaires sur les réseaux sociaux ne sont plus opérants.
Frappé de plein fouet par ce vent contraire, Facebook a enregistré une baisse de 1% de son chiffre d’affaires publicitaire au troisième trimestre, alors qu’il était en hausse de 56% sur un an entre le deuxième trimestre 2020 et la même période de 2021.
«Il est trop tôt pour évaluer l’impact à long terme des changements (d’iOS), mais l’effet sur notre chiffre d’affaires du troisième trimestre est inférieur à ce que nous attendions», a commenté Ned Segal, directeur financier de Twitter, lors de la conférence téléphonique de présentation des résultats. Le groupe n’a, par ailleurs, intégré qu’un «impact modeste» du nouveau iOS au quatrième trimestre, a ajouté le dirigeant.
Sur le trimestre, Twitter a vu le nombre d’utilisateurs quotidiens dits «monétisables», c’est-à-dire qui sont exposés aux publicités sur la plateforme, progresser de 206 à 211 millions.
Le groupe continue de viser un chiffre d’affaires de 7,5 milliards de dollars en 2023, ce qui représenterait un doublement de ses revenus de 2020.
(Avec AFP)
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